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Ce 20 juin (vendredi), l'équipe de France jouera face à la Suisse son deuxième match du Mondial-2014 à Salvador, portée par une bonne image, loin des tourments d'il y a quatre ans et de l'infamante grève de l'entraînement à Knysna en Afrique du Sud.
Retour sur ces quatre dernières années.
. Les insultes d'Anelka, la grève en mondiovision
Aujourd'hui encore, les fans de foot se pincent pour croire que de tels événements ont vraiment eu lieu. Après un nul contre l'Uruguay (0-0) pour commencer le Mondial-2010 en Afrique du Sud, les Bleus jouent contre le Mexique. C'est une défaite (2-0) et un scandale: le journal l'Equipe révèle que Nicolas Anelka a insulté à la mi-temps Raymond Domenech. L'ex-sélectionneur, dans son livre "Tout seul", se souvient avoir dit: "J'avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là sans bouger". Ce à quoi, selon Domenech, Anelka a répondu: "+Enculé, t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de merde ! J'arrête moi...+".
Le joueur est exclu du groupe, mais le 20 juin, lors d'un des rares entraînements des Bleus ouverts au public, les joueurs français décident de "faire la grève" de l'entraînement à leur camp de base de Knysna en soutien à Anelka. Les images des joueurs cachés derrière les rideaux tirés de leur bus et d'un Domenech, perdu, lisant leur lettre de revendication -alors qu'il ne les soutenait pas- font le tour du monde. "Le chaos, c?est ça", s'est souvenu auprès de l'AFP François Manardo, chef de presse des Bleus de l'époque, qui a écrit "Knysna: Au coeur du désastre des Bleus en Afrique du Sud". Bleus riment alors avec honte.
© AFP/Franck Fife
Le défenseur de l'équipe de France Patrice Evra discute avec l'entraîneur Raymond Domenech pendant le Mondiall-2010 le 20 juin 2010 à Knysna
. Le séisme et ses suites
Battue par l'Afrique du Sud (2-1) dans son dernier match de poule, la France est logiquement éliminée du Mondial-2010 et Domenech sera ensuite limogé. Désignés comme les mutins-meneurs, Patrice Evra, Franck Ribéry et Jérémy Toulalan seront suspendus respectivement pour cinq, trois et un matches. Anelka écopera de 18 matches de suspension. Laurent Blanc, nommé nouveau sélectionneur, semble alors l'artisan idéal de la reconstruction. Mais deux ans plus tard, le 23 juin 2012, il y a une mini-réplique du séisme. Malgré une défaite (2-0) contre la Suède, qui a provoqué des tensions entre les joueurs dans le vestiaire, les Bleus jouent leur quart de finale de l'Euro contre le tenant espagnol. Après l'élimination (2-0), Nasri, déjà auteur de propos injurieux à destination de la presse après son but contre l'Angleterre lors du premier match, s'accroche avec un journaliste et l'insulte après la rencontre. Il sera suspendu trois matches. Et il n'a pas été retenu par Deschamps pour le voyage au Brésil.
Anelka n'a plus remis les crampons en équipe de France. Toulalan, dont le conseil avait rédigé la lettre des grévistes, est traumatisé. Il n'a pas voulu revenir en Bleu. Ribéry avait fait amende honorable mais a déclaré forfait sur blessure pour le Brésil. Evra est toujours là et avait dérapé en octobre 2013 en traitant quatre consultants/journalistes de "clochards" et de "parasites". Histoire, aujourd'hui oubliée, qui ne lui avait valu aucune suspension.
. L'effet Ukraine, l'oeuvre de Deschamps
Battue (2-0) à Kiev en barrage aller du Mondial-2014 au Brésil, la mission impossible des Bleus accouche d'un incroyable barrage retour où ils laminent l'Ukraine 3 à 0 en novembre. Cette fois la qualification ne souffre d'aucune contestation, car quatre ans auparavant, les Bleus avaient traîné comme un boulet une main de Thierry Henry, passeur pour William Gallas en barrage retour contre l'Eire.
Le match retour contre l'Ukraine fut un tournant. Le public est réconcilié. Et les résultats suivent, avec une entrée réussie au Mondial-2014: 3 à 0 contre le Honduras.
Didier Deschamps, champion du monde 1998, est pour beaucoup dans le redressement de l'image des Bleus. Dès son entrée en fonction, il déclarait à l'AFP le 1er août 2012: "Je souhaite ardemment que tout le monde ait une attitude et un comportement idéal. S'il y en a qui ne l'ont pas, ce n'est pas moi qui ne vais pas les prendre; ils se condamneront eux-mêmes".
Résultat: 78% des Français ont une bonne opinion de Deschamps, selon un sondage BVA/Le Parisien. Alors que les Bleus ne recueillaient que 20% de sympathie après l?Euro-2012, leur cote de popularité s?élevait à 57% avant l'ouverture du Mondial, selon un sondage Ifop/Sud Ouest.