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Quand la plupart montrent des signes de fatigue, lui semble monter en régime: Blaise Matuidi, l'infatigable milieu de terrain de l'équipe de France, sera encore mobilisé mercredi, malgré la rotation d'effectif attendue pour le 3e match des Bleus au Mondial contre l'Equateur.
Pour ce match au prestigieux Maracana de Rio de Janeiro devant valider la première place des Bleus dans le groupe E et probablement leur permettre d'éviter l'Argentine de Messi, Deschamps devrait faire tourner son effectif, dicté notamment par les états de santé de certains (Varane, Sakho) et par les risques de suspension d'autres (Evra, Pogba).
Cabaye sera lui en tribunes après ses deux cartons jaunes reçus lors contre le Honduras (3-0) et la Suisse (5-2).
Hors de question cependant pour le sélectionneur de se passer de Matuidi, dont la montée en puissance dans cette Coupe du monde s'est manifestée de façon éclatante à Salvador de Bahia face à la Nati, avec un harcèlement du ballon de tous les instants et des appels tranchants dans la profondeur qui ont donné le tournis à l'adversaire.
Matuidi y est même allé de son but -le 2e pour les Bleus qui a mis K.O. les Suisses, 66 minutes après l'ouverture du score de Giroud-, poursuivant une très bonne habitude puisque sur ses quatre inscrits en 25 sélections, tous l'ont été cette année (un contre les Pays-Bas le 5 mars et doublé contre la Jamaïque le 8 juin).
"Il a des aptitudes athlétiques, il est en confiance mais parfois j'ai du mal à le suivre. Je le vois dans les 16,50 m, cinq secondes après il est dans notre surface. C'est le joueur moderne, +box to box+", s'enthousiasmait Deschamps au lendemain de ce match.
Pourtant, Matuidi n'est pas arrivé au meilleur de sa forme au stage de préparation de Clairefontaine, comme si la fin de saison en creux du Paris SG, éliminé en quarts de finale de Ligue des champions par Chelsea, mais très vite promis au titre de champion, avait ralenti sa cadence infernale.
- Leader émergeant du vestiaire -
Peu importe, Deschamps, qui a vu son milieu de terrain ramer pour reprendre son rythme lors des deux premiers matches amicaux contre la Norvège (4-0) et le Paraguay (1-1), s'est lui égoïstement félicité "qu'il ait eu une fin de saison avec le PSG où il a pu souffler".
Pour l'intéressé, il s'agissait aussi de ne pas revivre la frustration de l'Euro-2012 qu'il avait péniblement vécu du banc en raison d'une cuisse douloureuse.
"J'ai appris de ce moment-là, confiait-il au début de la préparation. Je sais ce qu'il faut faire et ne pas faire pour éviter tout pépin (physique). Je travaille en dehors des séances, c'est important de garder la forme."
La montée en puissance du "marathon man" des Bleus ne se traduit pas que sur le terrain durant cette Coupe de monde. Sa combativité, son exemplarité en font aujourd'hui un des leaders émergeants du vestiaire, alors que Deschamps en avait déjà fait son capitaine d'un jour, il y a un an, lors d'un match amical en Uruguay en l'absence de Hugo Lloris.
Le sélectionneur justifiait ainsi ce choix: "Au-delà de ses qualités, c'est un leader par rapport au rôle qu'il a sur le terrain, et son style de jeu. (...) Blaise me semble avoir une légitimité sportive indiscutable".
Aujourd'hui, le troisième poumon des Bleus reconnaît qu'il arrive à un âge, 27 ans, "où il faut prendre ses responsabilités pour le bien de l'équipe" et ne manque plus de joindre la parole aux actes.
Jusqu'où ira donc Matuidi ? Deschamps plaisantait samedi à propos de l'incroyable endurance de son milieu de terrain: "Il court encore, il est rentré en courant, il n'a pas voulu prendre l'avion (du retour de Salvador de Bahia, ndlr) avec nous" dimanche soir.
A Rio, de Copacabana au Corcovado, Matuidi aura de quoi visiter en courant s'il veut s'échauffer avant le Maracana.