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Au début du Mondial, le Costa Rica n'était même pas cité comme un outsider possible pour sortir de son terrible groupe D. Trois semaines plus tard, voilà les "Ticos" en quart de finale, portés par un grand gardien, un entraîneur habité et quelques joueurs de talent.
L'Uruguay, l'Italie, l'Angleterre et la Grèce n'y ont pas résisté. A qui le tour ? Les Pays-Bas, qui savent maintenant à quoi s'attendre.
. Navas et sa défense de fer
Il est le héros de San José, la capitale, qui a fêté comme il se doit le premier quart de finale de sa "Sele". Kaylor Navas, le gardien du Costa Rica, a été le principal artisan de l'incroyable parcours des siens.
En quatre matches, les Costariciens n'ont encaissé que deux buts, dont un penalty de l'Uruguayen Cavani. Navas a lui déjà été élu deux fois homme du match, dont dimanche contre la Grèce, où il a réussi quelques miracles avant de sortir le tir au but de Gekas.
Révélation de la saison espagnole avec Levante, ce portier de 27 ans, pas très grand (1,83m), est en train de s'affirmer au plus haut niveau lors de ce Mondial.
"J'ai travaillé humblement depuis toujours, où que je joue. Je suis très heureux qu'on reconnaisse mon travail. Ca me motive, ça me pousse à continuer, à ne jamais baisser la garde. C'est un moment incroyable. Je vis un rêve et je rends grâce à Dieu pour cela", a-t-il dit dimanche devant la presse.
"Je pense qu'il est l'un des meilleurs du monde", a de son côté estimé son sélectionneur Jorge Luis Pinto. Le coach de la Grèce, Fernando Santos, en a fait lui aussi "l'homme du match".
"Leur gardien a été le joueur le plus important. Il a fait trois ou quatre arrêts de très haut niveau. Sans lui, le résultat aurait été autre", a-t-il dit.
. Quelques joueurs de talent
Si, face à la Grèce, les Ticos ont surtout très bien défendu, ils avaient été plus entreprenants en phase de poules, avec un jeu de passes abouti qui leur a permis de prendre le meilleur sur l'Uruguay (3-1) et l'Italie (1-0).
Ils peuvent pour cela compter sur plusieurs très bons joueurs de ballon, comme le milieu de terrain Bolanos, passeur décisif dimanche, ou l'attaquant Campbell.
Alors qu'il appartient à Arsenal, Campbell, révélation du Mondial U20 en 2011, a été prêté ces dernières saisons à Lorient, au Betis Séville et à l'Olympiakos. Face à la Grèce, il a beaucoup couru et n'a eu que peu de ballons à jouer, mais sur quelques prises de balle, il a montré toute sa fantaisie et il reste un imprévisible danger pour les défenses adverses.
Buteur face à la Grèce d'une frappe d'une étonnante lenteur, Bryan Ruiz est lui un milieu offensif élégant et très au-dessus de la moyenne techniquement. Prêté cet hiver par Fulham au PSV Eindhoven, il y a inscrit cinq buts en quatorze matches.
. Un coach en plein rêve
Jorge Luis Pinto, le "profesor", comme l'appellent les journalistes costariciens, a reconnu que vivre une Coupe du monde était "un rêve" pour lui.
"Le football est ma vie, ma passion, mon métier et ma distraction", a déclaré ce technicien colombien passionné et réputé un peu obsessionnel et très exigeant.
"Je préfère être un dictateur qu'un imbécile", a-t-il ainsi déclaré en 2008 dans un entretien à un journal colombien.
Mais depuis son début de carrière en 1984 aux Millonarios, le grand club de Bogota, il s'est un peu assoupli et il traverse ce Mondial avec des yeux émerveillés mais une passion intacte, s'agitant constamment devant son banc.
"J'aime sentir le foot. Je ne suis pas de ceux qui restent assis. Je sens le foot et je veux le vivre comme ça", a-t-il expliqué dimanche.
Après la qualification pour les 8e de finale, un député costaricien a demandé à ce que Pinto soit fait citoyen d'honneur. Pas sûr désormais qu'il y ait beaucoup d'opposition.