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Trois des joueurs chiliens qui défieront le Brésil en huitièmes de finale se sentiront comme à la maison samedi à Belo Horizonte, Eugenio Mena, de Santos, Jorge Valdivia, de Palmeiras, et Charles Aranguiz, de l'Internacional, qui fréquentent toute l'année les pelouses du championnat local.
Des trois, c'est Valdivia qui aurait dû inspirer le plus de crainte à la seleçao. Milieu de terrain de Palmeiras, il s'est taillé depuis 2006, avec une petite parenthèse de deux ans aux Emirats, une solide réputation chez les supporteurs du "Verdao" (le grand vert), surnom du club de Sao Paulo.
Le meneur de jeu a même inspiré une chanson à un musicien sympathisant, sobrement intitulée "Valvidia le magicien", dont les paroles vantent "un vrai crack balle au pied qui rend fou les adversaires".
"Au Brésil, il est impossible de passer inaperçu. On te reconnaît partout, on te prend en photo, on parle de toi sur Twitter, sur Facebook, dans les journaux, à la télé, à la radio", a un jour raconté Valdivia.
Le Chilien a failli payer cher cette popularité. En juin 2012, il a été brièvement séquestré en plein Sao Paulo, en même temps que son épouse, par des hommes armés qui les ont libérés au bout de deux heures contre de l'argent.
Valdivia n'a pas encore pu donner toute sa mesure au Mondial brésilien à cause de problèmes physiques. Titulaire contre l'Australie (3-1), il n'est apparu qu'en fin de match contre l'Espagne (2-0) et les Pays-Bas (0-2). Mais il devrait revenir dans le onze de départ en huitièmes de finale, au grand soulagement de son sélectionneur Jorge Sampaoli, qui avait dit pendant les qualifications que "le développement de la Roja (avait) beaucoup à voir avec ce joueur".
- Aranguiz en pleine lumière -
En attendant son retour en forme, et avec l'autre élément-clé du milieu de terrain, Arturo Vidal, également à court de préparation après une blessure, la porte était entrouverte pour qu'un joueur se montre en pleine lumière.
C'est Charles Aranguiz qui s'est engouffré dans la brèche. Ce joueur discret, qui fuit volontiers les caméras de télévision, a fait se lever les 30.000 Chiliens massés dans le Maracana en inscrivant le deuxième but du succès historique sur l'Espagne (2-0). C'était le premier but en Coupe du monde du "Prince", âgé de 25 ans, fougueux artisan de la domination chilienne en milieu de terrain.
"Sa polyvalence est impressionnante. Il est capable d'assumer les rôles de créateur ou de rempart en fonction de l'évolution du match", s'enthousiasmait le journal chilien El Mercurio après la victoire.
La performance n'a certainement pas surpris les supporteurs de l'Internacional. Prêté par l'Udinese italien en janvier dernier, Aranguiz a tout de suite crevé l'écran et contribué à donner le titre du "Championnat gaucho" au club de Porto Alegre, tout en glanant pour lui-même le prix de "meilleur joueur gaucho" de l'année.
Le moins médiatique des trois "Brésiliens" est Eugenio Mena. Le joueur du Santos, le légendaire club de Pelé qui a aussi formé Neymar, n'en aura pas moins une des tâches les plus ardues: contenir les vagues "auriverde" à son poste d'arrière gauche, condition indispensable pour que se prolonge le rêve chilien.