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Toni Kroos, Sami Khedira et Bastian Schweinsteiger ont éparpillé par petits bouts façon puzzle leurs homologues brésiliens du milieu mardi en demi-finale (7-1) pour propulser l'Allemagne en finale du Mondial-2014.
"Notre milieu de terrain a toujours été très dominateur dans cette Coupe du monde", a relevé Joachim Löw.
Le sélectionneur s'inspire du Bayern Munich version Pep Guardiola, parrain du concept de la possession à outrance, mais a surtout trouvé la bonne formule avec trois joueurs qui remplissent le contrat.
- KROOS, LE CERVEAU -
Placé en meneur axial, le Bavarois de 24 ans a encore livré un maître-match en offrant entre autres une quatrième passe décisive, sur corner, pour l'ouverture du score de Müller, et en contribuant directement au but du 2-0 d'une superbe passe pour Müller qui trouvait ensuite Klose.
C'est surtout lui qui a plongé la Seleçao dans le "black-out" des six minutes fatales avec un doublé en deux minutes.
"Cela fait déjà deux ans, depuis l'Euro, qu'il donne l'impulsion en sélection, a souligné Löw. Il apporte beaucoup par sa technique, il se rend toujours disponible, il a une main à la place du pied, et il est en très bonne forme."
"Toni amène le ballon à chaque fois là où il doit être amené, et ça c'est une grande force", a relevé de son côté Klose.
Le fait d'occuper le poste de meneur de jeu axial au détriment d'Özil, relégué sur un côté, n'est pas anodin: celui qui a fêté sa 50e cape semble avoir le profil de joueur toujours propre et précis pour prendre la succession du capo espagnol en la matière, Xavi.
- KHEDIRA, LE DYNAMITEUR -
Dans le trio, le joueur du Real Madrid (27 ans) est là pour intimider l'adversaire, imposer sa force physique dans les duels et ainsi éviter à l'Allemagne que l'adversaire n'empiète sur son territoire.
Dans le binôme qu'il forme avec Schweinsteiger, Khedira est aussi chargé d'assurer la fameuse projection vers l'avant qui permet d'apporter le surnombre et des solutions offensives.
"Sami monte en puissance, a noté Löw. Il avait besoin de faire une pause de deux matches, c'est normal après une longue blessure, il ne pouvait pas jouer 7 matches à ce niveau. Sa présence physique, sa dynamique, sa force dans les duels ont été importantes."
"Il a aussi percé dans l'axe, ouvert des brèches, et c'est toujours dur pour la défense adverse de savoir qui va marquer un tel joueur", a ajouté le sélectionneur.
"Sami" (51 sélections, 5 buts) avait apporté cette fougue déjà en entrant en jeu contre l'Algérie en 8e de finale (2-1 a.p.), et la répartition des rôles avec "Basti" semble naturelle, au vu de leur déjà longue expérience côte à côte.
- SCHWEINSTEIGER, LE NETTOYEUR -
C'est le plus connu des trois, le plus expérimenté du haut de ses 107 sélections (23 buts), et le seul du trio qui fasse partie des cinq Allemands à avoir participé aux deux Coupes du monde précédentes (2006 et 2010), achevées à la 3e place, avec Lahm, Mertesacker, Podolski et Klose.
Alors que Khedira privilégie la verticalité, le Bavarois de 29 ans fait l'homme de main en écumant la largeur, toujours là pour venir en aide à un latéral, pour protéger la défense centrale, bref, pour nettoyer les sales situations.
Dans ces conditions, il se projette moins que par le passé, mais donne tout son équilibre à la Nationalmannschaft. Cette tâche plus défensive colle parfaitement à l'idée de se départir de la naïveté qui, revers du hurrah-football de 2006 et 2010, cantonnait l'équipe à la 3e place du podium.
Le vice-capitaine est aussi celui qui fait remonter le bloc et le maintient compact et solidaire. "On a tous fait du bon travail et on n'avait pas de grande distance entre les joueurs du milieu et c'est pour cela que ça a bien fonctionné", avait-il remarqué dimanche en commentant la maîtrise affichée par l'entrejeu allemand face à la France en quart de finale (1-0).