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L'affiche de la finale du Mondial-2014 est connue: comme en 1986 et 1990, l'Argentine, victorieuse des Pays-Bas (0-0, 4 t.a.b. à 2), affrontera dimanche au Maracana de Rio, l'Allemagne, qui a infligé une déroute historique au Brésil, déclenchant une vague de colère dans le pays-hôte.
Le match pour la troisième place opposera le Brésil aux Néerlandais, samedi à Brasilia.
Et voilà Lionel Messi, quadruple Ballon d'Or, à portée de la consécration suprême ! Proche de rejoindre l?idole absolue de tous les Argentins, Diego Maradona, qui avait offert à l'Albiceleste son deuxième titre en 1986 au Mexique, déjà face à l'Allemagne (3-2). Quatre ans plus tard, en 1990 en Italie, ce sont les Allemands qui s'étaient imposés (1-0).
Pour Messi, l?Allemagne est une bête noire. La Mannschaft, bien avant la correction infligée mardi soir au Brésil (7-1), était déjà le cauchemar de Messi...
Flashback. En 2006 à Berlin, "Leo", qui venait d'avoir 19 ans, assiste, effondré, depuis le banc des remplaçants de l'Albiceleste, à la séance de tirs au but fatale à sa sélection en quarts de finale face à l'Allemagne, pays organisateur (1-1 a.p.; 4 t.a.b à 2).
Quatre ans plus tard, à la Coupe du monde en Afrique du Sud, c'est un Messi devenu pièce centrale de l'équipe, à 23 ans, couvé par le coach de l'époque, Maradona, qui retrouve l'Allemagne, à nouveau en quart de finale. L'humiliation est plus grande encore au Cap. La Mannschaft dévore la formation argentine (4-0). Et c'est un Messi en pleurs, inconsolable, qui quitte la pelouse.
Cette fois "La Pulga" a enfin franchi le seuil des demi-finales, après un match sans relief face aux Pays-Bas, conclu par une séance de tirs au but dont le héros fut Sergio Romero.
Remplaçant en club (Monaco) où il n'a disputé que six matches durant la saison (3 en championnat et 3 en coupes nationales), le gardien argentin a détourné deux tirs néerlandais (Vlaar, Sneijder).
- Euphorie en Allemagne -
Les Néerlandais, qui avaient éliminé le Costa Rica en quart de finale déjà en passant par les tirs au but, ont cette fois été incapables d'abattre leur carte maîtresse. Le sélectionneur Louis van Gaal, qui avait appelé le gardien-remplaçant Krul face aux Costariciens, l'a cette fois laissé sur le banc. Il avait effectué ses trois changements lors des 120 minutes de jeu, sans doute pour soulager certains organismes, déjà éprouvés par une prolongation quatre jours plus tôt.
Le futur adversaire des Argentins, l'Allemagne, trois fois championne du monde (1954, 1974, 1990), baigne dans l'euphorie et rêve de mettre un terme à 18 ans sans succès dans une compétition majeure, depuis l'Euro-96.
Avec 32,57 millions de téléspectateurs en moyenne, la demi-finale Allemagne-Brésil a battu des records d'audience à la télévision allemande. Et les 25 millions de tweets générés lors du 48e Super Bowl (football américain) le 2 février ont été balayés par les 35,6 millions de messages émis pendant la correction infligée à la Seleçao, soit un nouveau record sur le réseau social, tous sports confondus.
L'allégresse a gagné la presse. "7:1 pas de mots !", titrait ainsi en Une le quotidien populaire Bild, avec une photo de Kroos (double buteur mardi) porté à bout de bras par Khedira. Et le journal de consacrer quasiment une page par but, photo à l'appui, pour faire encore durer ce rêve allemand.
- Colère au Brésil -
L'euphorie allemande tranche avec la colère qui recouvre le Brésil après la déroute historique.
Principale cible des critiques, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari a défendu son bilan, soulignant que la Seleçao avait atteint pour la première fois les demi-finales depuis 2002, l'année où --déjà-- il était à la tête de l'équipe qu'il avait menée au titre mondial, face à l'Allemagne (2-0).
"Felipao" a indiqué qu'il prendrait une décision sur son avenir samedi, après le match pour la troisième place face face aux Pays-Bas à Brasilia.
"Nous avons encore du travail, a-t-il expliqué. Nous avons un engagement avec la CBF (fédération brésilienne) jusqu'à la fin de la Coupe du monde. Et maintenant, la fin de la Coupe du monde, c'est le match de samedi, pour la troisième place. C'est après ce match seulement qu'on va parler avec la direction de la CBF".
Héros en 2002, Scolari est désormais traité comme un paria. "Va en enfer toi-même Felipao!", a ainsi titré le quotidien populaire de Rio, O Dia, à l'adresse du sélectionneur, qui avait lancé avant Brésil-Allemagne qu'il ferait les choses "à sa façon" en invitant ceux à qui cela ne plaisait pas à "aller en enfer".