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Le Brésil a réussi l'entrée dans "son" Mondial, avec une victoire face à la Croatie (3-1) entachée d'une erreur d'arbitrage à Sao Paulo, réveillant la passion vert et jaune des Brésiliens malgré des heurts et mouvements sociaux limités.
Les deux buts inscrits par Neymar, qui porte une grande partie des espoirs de la Seleçao sur ses épaules, ont levé une énorme vague d'enthousiasme à travers ce gigantesque pays de 200 millions d'habitants grand comme 14 fois la France.
"C'est une expérience merveilleuse pour nous autres les Brésiliens les plus jeunes. C'est un rêve qui se réalise", c'est un honneur, un rêve qui devient réalité", a confié à l'AFP Alan Siqueira, un Brésilien de 29 ans.
Dans les "fan fest", ou dans les ruelles escarpées des favelas, pétards, feux d'artifices et cris de joie ont salué cette entrée réussie, qui libère tout un peuple.
Car les Brésiliens ont semblé très crispés en début de match, au point que le défenseur Marcelo a marqué le premier but du Mondial... contre son camp. Mais Neymar a égalisé, avant de marquer le but de la victoire en seconde période, consécutif à une erreur d'arbitrage du Japonais Yuichi Nishimura, accordant un pénalty "imaginaire" aux Brésiliens.
"Il n'y avait pas faute", a reconnu Jorge Reis, un supporteur Brésilien de 51 ans, maillot et perruque aux couleurs auriverde, qui a suivi le match dans la "fan fest" de Sao Paulo, où étaient réunies 30 à 40.000 personnes selon un policier.
La rencontre, qui s'est conclue sur un troisième but inscrit par Oscar, avait été précédée d'une courte cérémonie d'ouverture, suivie par un milliard de téléspectateurs, animée par 600 danseurs et rythmée par les tambours afro-brésiliens d'Olodum, célébrant les "trésors du Brésil", sa nature et ses diversités raciales et culturelles.
Au milieu d'une immense sphère en forme de ballon qui s'est ouverte en pétales, l'icône de la pop latina Jennifer Lopez, le rappeur Pitbull et la star locale Leitte ont interprêté la chanson officielle du Mondial "We are One".
Seule fausse note avant le coup d'envoi, la présidente Dilma Rousseff, accompagnée dans la tribune officielle par une douzaine de chefs d'Etats et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a été sifflée par une partie du public.
- Incidents sporadiques -
A Sao Paulo, l'ouverture du Mondial a été précédée d'affrontements sporadiques entre policiers et manifestants, dans la matinée et en début d'après-midi, à une dizaine de kilomètres du stade. Les manifestants voulaient bloquer une grande avenue menant à l'Arena Corinthians.
Une journaliste américaine de CNN a été légèrement blessée par une capsule de gaz lacrymogène, a twitté le correspondant de la chaîne à Sao Paulo.
Des affrontements violents ont ensuite éclaté entre un petit groupe de radicaux masqués et la police, en marge d'un rassemblement pacifique de quelques centaines de manifestants près des bureaux de la compagnie du métro de Sao Paulo.
D'autres heurts ont opposé manifestants anti-mondial et policiers à Belo Horizonte (centre), où des banques et des commerces ont été endommagés.
Une manifestation d'abord pacifique à Rio a fini également dans la confusion. Une autre manifestation a rassemblé dans l'après-midi tout au plus 200 manifestants anti-Coupe. Lorsqu'ils se sont approchés des milliers de supporters qui suivaient le match sur un écran géant sur la légendaire plage de Copacabana, ils ont été repoussés aux cris de "dégagez, dehors!".
Toujours à Rio, Dans la matinée, des grévistes de l'aéroport international Carlos Jobim/Galeao ont bloqué pendant un moment la principale voie d'accès aux terminaux, provoquant un embouteillage et faisant manquer leur vol à des passagers. A Natal (nord-est), une grève partielle des autobus a provoqué des files d'attente.
Cette agitation pour le moment d'ampleur limitée laisse planer la menace d'une réédition des manifestations historiques qui avaient enflammé le Brésil en juin 2013 en pleine Coupe des Confédérations, la répétition grandeur nature du Mondial.
- Un défi pour le Brésil -
En dehors de ces mouvements, l'ambiance s'est soudain réchauffée à l'approche de l'entrée en lice de la Seleçao.
Dans le centre d'affaires de Rio, presque tout le monde, de l'employé(e) de bureau au livreur en bicyclette était vêtu de déclinaisons du drapeau national: jupes à rayures bleus et vertes, robes jaunes, T-shirts de Neymar?
Une grand drapeau du Brésil a été déployé aux pieds du Christ Rédempteur.
Le pape François a appelé de ses voeux "une fête de solidarité entre les peuples" et au respect mutuel des joueurs et supporters, dans un message en portugais à destination des médias brésiliens.
Ce Mondial constitue un défi immense pour le géant émergeant d'Amérique latine, après sept ans de préparation laborieuse et troublée.
Ce pays continent devra démontrer qu'il est capable d'organiser un événement sportif majeur, quatre ans après le succès du Mondial en Afrique du Sud.
Le match d'ouverture du Mondial servait d'ailleurs de "test" à pleine capacité, dans des domaines aussi cruciaux que la circulation et l'orientation des flux de spectateurs (61.600), l'accès des équipes dans un environnement saturé ou la sécurité.
L'arrivée des supporteurs à l'Arena Corinthians s'est bien déroulée malgré quelques bousculades.
Ce stade dont la livraison à la Fifa était initialement prévue en décembre 2013, est à peine terminé. La construction a été interrompue à de multiples reprises et trois ouvriers sont morts sur ce chantier interminable.
Dans un pays où le football est considéré comme une véritable religion, les Brésiliens attendent de belles victoires de la "Seleçao" locale, dirigée par le débonnaire Luiz Felipe Scolari, qui avait largement contribué à coudre une cinquième étoile sur le maillot auriverde en 2002, avec la génération Ronaldo. L'opération menée avec la génération Neymar est bien partie !