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Dernière superstar entrée dans le Mondial, Cristiano Ronaldo, Ballon d'or 2013, a sombré avec le Portugal, balayé par l'Allemagne (4-0) lundi à Salvador, dans l'un des chocs du premier tour.
Outre Portugal-Allemagne, illuminé par Thomas Müller, auteur du premier "hat trick" du Mondial, les Etats-Unis ont gagné le droit de se mêler à la course aux huitièmes de finale en battant le Ghana (2-1). Cette cinquième "journée" a également été marquée par le premier match (vraiment) nul du Mondial, Iran-Nigeria (0-0).
"Je veux faire une très grande Coupe du monde", avait lancé la veille Cristiano Ronaldo, pas spécialement réputé pour son humilité.
L'opération est bien mal engagée, tant le meilleur joueur du monde et ses partenaires ont été emportés par l'Allemagne, qui a rapidement ouvert le score sur un penalty de Thomas Müller, auteur au total de trois buts et seul en tête du classement des buteurs.
Les Portugais se sont rapidement trouvés menés (2-0) sur un but de Hummels puis réduits à dix, à la suite d'un geste déplacé de Pepe; un simili coup de tête sur Thomas Müller.
Les Allemands ont inscrit un troisième but juste avant la mi-temps. Au bout de 45 minutes, ils avaient assuré l'essentiel: la victoire et la quasi certitude de terminer en tête du groupe G, avec en perspective un huitième de finale face au deuxième du groupe H (vraisemblablement l'Algérie ou la Russie).
Et Cristiano Ronaldo, l'inspirateur du Portugal ? Il fut absent des débats, loin de son niveau et victime de la faillite de son équipe.
Embarrassé depuis quelques semaines par une gêne persistante à une jambe (genou et cuisse), née d'une saison particulièrement éprouvante avec le Real Madrid, vainqueur de la Ligue des champions, il a souvent couru dans le vide. Et ses tentatives sur coup franc, l'une de ses spécialités ? Deux se sont perdues, pour l'une dans les airs et pour l'autre dans... la pelouse, sous les sifflets moqueurs de Salvador de Bahia. Il a cadré son troisième tir, en toute fin de match, histoire de rappeler qu'il savait encore faire des choses avec un ballon. Mais Neuer était là.
- Sous les yeux de Merkel et Biden -
Les Allemands ont eux démontré, sous les yeux de la chancelière Angela Merkel, qu'ils sont des candidats crédibles à un quatrième titre mondial, après ceux de 1954, 1974 et 1990.
Les Philipp Lahm, Manuel Neuer, mais aussi Bastian Schweinsteiger ou Miroslav Klose (tous deux remplaçants face au Portugal) ont participé à pratiquement toutes les aventures sous les ordres du sélectionneur Joachim Löw, en poste depuis l'après-Mondial-2006.
En huit ans, la Mannschaft a accumulé les belles productions, mais échoue lors des matches décisifs. Et l'Allemagne, orpheline d'un titre international depuis l'Euro-96, se lasse. Aussi, l'aventure brésilienne constitue peut-être l'une des dernières occasions de cette belle génération de décrocher un trophée.
Outre Angela Merkel, venue soutenir l'équipe, une autre figure de la politique internationale était dans les tribunes du Mondial: le vice-président américain Joe Biden a assisté au succès des Etats-Unis sur le Ghana (2-1).
Ce succès colle aux Américains l'étiquette de "troisième équipe" capable de se mêler au duo Portugal-Allemagne dans la course aux huitièmes de finale. Jamais vraiment pris au sérieux en raison de leur manque de tradition en "soccer", les Etats-Unis ont pourtant connu au moins les huitièmes de finale lors de trois des cinq dernières Coupes du monde.
- Dempsey buteur précoce -
Dirigés par l'Allemand Jurgen Klinsmann, les Américains ont ouvert la marque par Dempsey, auteur après 30 secondes du but le plus rapide depuis le début du Mondial. Ils ont longtemps conservé leur avantage,jusqu'à l'égalisation d'Andre Ayew (82e). Mais Brooks a offert la victoire aux Eagles d'une belle tête (86e).
Cette défaite constitue une contre-performance pour le Ghana qui, s'il n'a disputé que deux éditions, a franchi à chaque fois le premier tour, pour atteindre les huitièmes de finale en 2006, puis les quarts en 2010 après avoir éliminé... les Etats-Unis (2-1 a.p.). Cette fois, les huitièmes se sont peut-être envolés dès le premier match !
Une autre équipe africaine a déçu. Champion du continent, le Nigeria, candidat sérieux à la deuxième place du groupe F derrière l'Argentine, a produit un match d'une grande pauvreté face à l'Iran (0-0), de loin le moins spectaculaire depuis le début du Mondial. Le sélectionneur des Iraniens, le Portugais Carlos Queiroz, avait lui fixé un objectif simple à son équipe: repartir du Brésil "avec fierté".
Avec ce match nul, l'Iran a déjà rempli une partie de la mission.
En marge du match, disputé à Curitiba (sud-est), la police brésilienne a arrêté onze personnes et tiré des balles en caoutchouc pour disperser une manifestation anti-Mondial, selon le site d'informations G1.
A Natal (nord), où le Ghana affrontait les Etats-Unis, quelque 300 militants anti-Coupe du monde ont également manifesté dans le centre-ville, bloquant notamment une avenue, mais ils se sont dispersés sans heurts.