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Le sélectionneur Luiz Felipe Scolari a lancé un plan de récupération mentale de ses joueurs paralysés par l'enjeu contre le Chili avec notamment la visite d'une psychologue et un discours volontariste sur le sujet avant le quart contre la Colombie vendredi à Fortaleza.
De la qualification du Brésil aux tirs au but face aux Chili, les images les plus marquantes ne sont pas, comme d'habitude, celles de joie du vainqueur ou celles de détresse des perdants mais les pleurs des Brésiliens avant la séance
Julio Cesar a surpris en sanglotant avant les tirs mais le gardien a ensuite été héroïque... Ce qui a le plus choqué en fait sont la démission et les pleurs de Thiago Silva, le capitaine, celui qui normalement est censé tirer ses partenaires vers le haut, qui doit être une référence morale.
Quelques jours auparavant, il fanfaronnait conseillant aux joueurs ne résistant pas à la pression de changer de branche et rappelait qu'il avait failli succomber à une tuberculose mais était devenu un "gagneur".
Au Mineirao, tel un officier fier de ses médailles acquis loin du feu, il a détalé aux premières balles. S'isolant dans la prière loin de ses partenaires et demandant à être le dernier à tirer... Non pas le dernier des 5 tireurs comme le font les leaders mais le dernier des 11, voulant passer après son gardien.
- Retrouver la maîtrise technique -
Cette démission mentale individuelle du capitaine est à l'image de la faillite collective du groupe pendant les 90 minutes qui ont suivi l'égalisation chilienne à la demi-heure de jeu. Scolari a donc demandé du renfort en la personne de Regina Brandao, une psychologue. Tout indique que la spécialiste, qui suit régulièrement la seleçao, a débarqué en urgence même si elle a affirmé dans la presse que sa visite était prévue de longue date! Sa mission: redonner confiance aux joueurs en leur faisant comprendre que la peur neutralise leur potentiel, alors que le potentiel doit leur permettre de dominer la peur.
La psychologue, qui travaille avec Scolari depuis plus de quinze ans, a dessiné le profil psychologique de chacun des joueurs, avait-elle confié en décembre au New York Times. "Les joueurs brésiliens ont souvent une perception différente (par rapport aux autres pays) de situations similaires. C'est une question de culture, ils vivent les choses plus intensément. En bien et en mal", soulignait-elle. Une intensité générée en partie par la pression de 200 millions de Brésiliens qui veulent voir la seleçao remporter son Mondial.
- L'exemple à suivre -
"Je n'avais jamais fait quelque chose comme ça avant et c'est agréable", a affirmé la star Neymar à propos du la thérapie avec Regina Brandao.
"Il n'y a pas que nous les footballeurs qui sommes entourés d'émotion, qui ayons besoin de psychologues. Ca peut faire du bien à tout le monde, d'aider à être plus relax".
"J'apprends beaucoup avec elle et j'espère apprendre encore", a-t-il ajouté soulignant qu'il ne se sentait pas "surchargé par le poids" de la pression et la responsabilité du jeu. "J'ai des coéquipiers qui m'aident en récupérant le ballon, en marquant ou en m'aidant à marquer... Il n'y a pas qu'une personne qui fait tout".
Contre le Chili, l'enjeu avait paralysé les joueurs: "On n'avait pas réussi à maîtriser le ballon probablement en raison de la tension et de la pression (...) il faut qu'on gère ca. Le plus important ce sera notre attitude sur le terrain" (contre la Colombie), explique Fernandinho, qui sait que le Brésil doit retrouver son jeu. Cela passe par une maîtrise technique impossible quand on a les pieds qui tremblent et les jambes qui flagellent.
Le joueur de Manchester City devrait être titulaire au milieu de terrain aux côtés de Paulinho. Ce dernier, titulaire lors des 3 premiers matches mais qui n'a pas joué contre le Chili en raison de performances médiocres, est peut être néanmoins l'exemple à suivre.
C'est lui qui avait suppléé Thiago Silva avec un discours à ses partenaires avant la séance des penalties. Il avait agi en patron, sachant improviser sous les pressions et dans l'urgence. Comme au front lorsque l'adjudant-chef, rompu aux joutes, change le cours de la bataille en prenant les commandes au capitaine timoré.