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Privée de sa vedette Radamel Falcao pour le Mondial de football, la Colombie a réagi avec tristesse à la nouvelle qui a aussi provoqué sur les réseaux sociaux un déchaînement de colère contre le joueur Soner Ertek à l'origine de sa blessure en France.
Annoncée lundi par la sélection, le forfait du "Tigre", surnom donné au prolifique attaquant blessé lors d'un match sous les couleurs de l'AS Monaco, a douché les espoirs des supporters colombiens, à commencer par le chef de l'Etat Juan Manuel Santos.
"Le pays déplore l'absence du tigre Falcao", "même ainsi, nous savons que notre équipe jouera un grand rôle", a lancé le président, toujours prompt à commenter sur son compte Twitter l'évolution de la star qui a tenu en haleine la Colombie depuis sa blessure en janvier dernier.
L'entraîneur argentin José Pekerman a aussi appelé à "croire en ce groupe" et à "ses grandes ambitions" dans un groupe C à sa portée avec la Côte d'Ivoire, la Grèce et le Japon. un voeu relayé par Falcao qui a assuré que les attaquants retenus pour défendre la sélection étaient aussi de "grands joueurs".
Mais le moral n'était pas au beau fixe mardi en Colombie, à l'image des journaux où apparaît le visage grave du joueur lors de la conférence de presse ayant mis fin à l'incertitude autour du ligament croisé antérieur de son genou gauche, qui n'a pas suffisamment récupéré.
- "Triste Tigre" -
En Une de El Tiempo, le principal quotidien national, l'abdication du roi d'Espagne fait écho au "grand forfait" de la star, déjà privée du Mondial des moins de 17 ans en Finlande pour une lésion à la cheville en 2003.
"Triste Tigre", titre El Espectador, autre quotidien de référence, tandis que le journal régional El Pais de Cali n'hésite pas à évoquer "l'heure la plus triste de la Colombie".
© AFP/Philippe Merle
L'attaquant colombien de Monaco Radamel Falcao en Coupe de France, le 22 janvier 2014 contre Chasselay à Lyon
L'absence de Falcao, artisan principal de la qualification de l'équipe pour la Coupe du monde à laquelle elle n'avait plus participé depuis 1998, a aussi ravivé une véritable haine à l'encontre de son involontaire bourreau.
Soner Ertek, défenseur de l'équipe de Chasselay en quatrième division française, est redevenu l'un des principaux mots clés des moteurs de recherche sur internet en Colombie, plusieurs mois après avoir fermé son compte Facebook à la suite de menaces.
Sur Twitter, il figure ainsi parmi les "tendances", les sujets les plus évoqués, à côté de la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Son nom est automatiquement associé dans les recherches aux mots "tuer" et "la mort"
- "Tuer Soner Ertek" -
"Oui, maintenant il faut tuer Soner Ertek", "Soner Ertek est un fils de pute, je vais tuer toute sa famille", lancent des internautes, tandis qu'un autre affirme que l'ancien baron de la drogue "Pablo Escobar aurait envoyé quelqu'un éliminer Soner Ertek pour ce qu'il a fait à Falcao".
A l'inverse, Diego Pacheco, un étudiant en communication, confie dans la toile son "dégoût de vivre dans un pays qui veut tout régler à coups de revolver".
Les Colombiens se souviennent ainsi du meurtre de défenseur international Andres Escobar, criblé de balles sur le parking d'une discothèque après avoir été la risée pour un but contre son camp à la Coupe du monde aux Etats-Unis en 1994.
Mais de nombreux supporters s'inspirent heureusement de la tolérance affichée par le principal intéressé, connu pour sa foi religieuse. Après sa blessure, Falcao avait tenu à dédouaner le joueur amateur dans un message sur Twitter: "Ne te sens pas coupable pour ce qui est arrivé. Ce sont des accidents du football".