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"Une nuit globalement calme": l'élimination honorable de l'Algérie de la Coupe du Monde "n'a pas donné lieu à la "flambée de violence" redoutée malgré quelque incidents à Lyon et Lille, a constaté le ministère de l'Intérieur qui a fait état de 29 interpellations dans l'Hexagone.
Rien de comparable quoi qu'il en soit avec les débordements qui avaient suivi Algérie-Russie (74 interpellations); le dispositif des forces de l'ordre avait été renforcé lundi avant le match.
"Le match de l'Algérie n'a pas donné lieu à une flambée de violence, comme certains le redoutaient ou le prédisaient", a déclaré à l'AFP Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Il a évoqué une "nuit globalement calme", grâce "notamment à la mise en place de dispositifs adaptés".
"Il y a eu 29 interpellations sur l'ensemble du territoire, interpellations consécutives à des incendies de poubelles ou de véhicules", a-t-il détaillé.
A Lyon, de brefs incidents se sont produits vers 1H30 entre les forces de l?ordre et environ 300 jeunes qui s?étaient rassemblés dans le quartier populaire de la Guillotière, après la défaite de l'Algérie face à l'Allemagne (2-1), en 8e de finale du Mondial-2014, à Porto Alegre.
Selon le même scénario que lors des incidents ayant suivi les précédentes rencontres des Fennecs, les heurts ont débuté quand les jeunes ont commencé à lancer des projectiles contre les forces de l?ordre positionnées sur un pont sur le Rhône conduisant au centre-ville. Les forces de police ont utilisé un canon à eau et des grenades lacrymogènes pour les faire refluer. De légers heurts ont également eu lieu à Vénissieux et Saint-Priest. La soirée a également été marquée par quelques incendies de véhicules dans l?agglomération ? 8 recensés vers 2H00, notamment à Villeurbanne, à Vénissieux et Bron - et par des feux de poubelles.
- 'Merci l'Algérie !' -
Un imposant dispositif policier, de plus de 500 hommes, appuyé notamment par un hélicoptère survolant la ville, avait été mis en place à Lyon pour éviter de nouveaux débordements.
Par ailleurs, "65 militants d'extrême droite qui manifestaient à Lyon en marge du match, ont fait l'objet de vérifications d'identité à l'hôtel de police", selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
D'autre part, selon un premier bilan de la préfecture du Nord, les forces de police ont procédé à 18 interpellations dans le département, pour des incidents après les matches de coupe du monde de la France et de l'Algérie.
Les autorités déploraient 23 véhicules incendiés dont 10 à Roubaix, 4 à Tourcoing et 3 à Maubeuge ainsi qu'à Lille. 17 poubelles ont également incendiées sur l'ensemble du département, avant un retour au calme peu après 1h00 du matin.
A Marseille, environ 200 supporteurs algériens, en majorité des jeunes, se sont rassemblés au bas de la Canebière. Ils ont rapidement été encerclés par les forces de l'ordre, déployées en nombre dans le centre-ville (environ 350 policiers et CRS). Vers 1h15 les supporteurs se sont dispersés sans qu'il n'y ait eu véritablement d'affrontement, au delà de quelques jets de canettes. A 1H20 la circulation a été réouverte sur la Canebière.
A Paris, une vingtaine de supporters de l'Algérie se sont rassemblés dans le calme près de la station de métro Barbès, gardée par de nombreux policiers. Des voitures passaient en klaxonnant, des passagers criant "1,2,3 viva l'Algérie".
Plus tard, quelques voitures ont descendu et remonté les Champs-Elysées, drapeaux algériens (et parfois français) au vent, coups de klaxons. Cri "Merci l'Algérie !"
Le tout sous la surveillance d'un fort dispositif policier, une cinquantaine de cars de CRS garés alentours, de nombreux motards.
Jeudi, la qualification de l'Algérie face à la Russie, comme sa victoire contre la Corée du Sud, avait été accueillie par des scènes de liesse dans les grandes villes où vit une importante communauté algérienne. Mais la fête avait été gâchée par de violents incidents: voitures brûlées, mobilier urbain vandalisé, pompiers et policiers pris pour cible, certains blessés.
Au moins 74 personnes avaient été interpellées jeudi, après 28 dimanche. Notamment à Lyon et sa banlieue, mais aussi à Grenoble, Lille, Roubaix et Marseille.
Des violences attribuées par le ministère de l'Intérieur à une "minorité d'individus, des casseurs qui utilisent le football et la Coupe du monde comme prétexte pour agresser policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers".
Place de la Victoire, haut-lieu des célébrations sportives bordelaises, les patrons de bars avaient néanmoins renoncé à diffuser le match de l'Algérie lundi, afin de "minimiser les problèmes" face à "une cinquantaine d'individus qui pourraient être perturbateurs".
La présidente du FN, Marine Le Pen, avait souhaité dimanche que l'on "mette fin" à la double nationalité après ces incidents qui prouvent, selon elle, l'échec de l'immigration et de l'assimilation.
Quant au maire UMP de Nice, Christian Estrosi, il avait jugé bon d'interdire lundi "l'utilisation ostentatoire" de drapeaux étrangers durant la Coupe du monde.