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La finale du Mondial-2014 pourrait acter définitivement dimanche l'entrée du génie argentin Lionel Messi parmi les plus grands joueurs de l'histoire aux côtés de la légende albiceleste Diego Maradona.
Messi est-il l'égal de Maradona? La question agite le monde du football depuis des années mais elle pourrait enfin trouver un début de réponse au Maracana de Rio de Janeiro face à l'Allemagne.
"La Pulga" a tout gagné avec le FC Barcelone (3 Ligue des champions, 2 Coupe du monde des clubs, 2 Supercoupes d'Europe, 6 championnats, 5 Supercoupes d'Espagne, 2 Coupes) et a reçu plu de distinctions individuelles qu'aucun autre joueur avant lui (4 Ballons d'Or). Mais il lui a toujours manqué cette consécration suprême pour se faire une place de choix dans le coeur des Argentins pour qui "El Pibe de oro" restera à jamais unique et intouchable depuis le sacre de 1986 au Mexique.
Enfant du peuple, l'emblématique Maradona incarne mieux que quiconque ces destins tragiques qui ont façonné l'histoire du pays, de Che Guevara à Carlos Gardel en passant par Eva Peron ou Carlos Monzon. Messi, parti dès l'âge de 13 ans à "la Masia" du Barça, est loin de tout cela et sa relation avec l'Argentine a toujours fait l'objet d'un certain malentendu.
Le N.10 albiceleste serait trop européen, trop lisse, trop timide quand la vie de Maradona a été jalonnée de polémiques, de scandales et de provocations en tous genres. A l'heure du foot-business, le multimillionnaire Messi ne changera pas et ne jouira jamais du même culte que son illustre prédécesseur. Mais s'il ramène une 3e Coupe du monde en Argentine, son image ne sera plus tout à fait la même.
Les choses ont déjà commencé à bouger avec la prise de fonctions du sélectionneur Alejandro Sabella en 2011. Le technicien a pris une décision majeure en confiant le brassard de capitaine à Messi pour en faire le vrai patron de l'Albiceleste. Comme Carlos Bilardo avec Maradona en 1986, Sabella a souhaité bâtir une équipe dévouée et entièrement au service de sa star.
- Métamorphose -
A charge pour l'attaquant d'endosser les responsabilités du leader et d'être aussi efficace en équipe nationale qu'il peut l'être avec le Barça, où il a prolongé en mai son contrat jusqu'en 2019 pour devenir le joueur le mieux payé de la planète (20 millions d'euros par an).
Après deux Coupes du monde totalement ratées sur le plan personnel en 2006 (remplaçant) et 2010, la rupture instaurée par Sabella a totalement métamorphosé Messi. 10 buts en phase qualificative, 4 réalisations au Brésil: le nouveau capitaine est à la hauteur des attentes et a porté à bout de bras une sélection guère séduisante au sein de laquelle ses acolytes en attaque, censés former avec lui une phalange unique au monde, se débattent soit avec une maladresse indigente (Higuain) soit avec des problèmes physiques (Agüero, Di Maria).
Le natif de Rosario n'est plus le même à 27 ans. Il n'hésite plus à prendre la parole, à critiquer en creux certains choix techniques de Sabella même si le rôle d'aboyeur et de chef de meute revient toujours à l'ancien détenteur du brassard, "El Jefecito" Javier Mascherano.
"Je suis fier de cette équipe. Ils sont tous phénoménaux! Quelle performance. C'est fou. Profitons-en. Il nous reste une petite marche à franchir", a-t-il souligné après la qualification pour la finale décrochée face aux Pays-Bas mercredi (0-0 a.p., 4-2 tirs au but). Une ode au collectif après une prestation plutôt terne, la première dans ce Mondial.
Devenu animateur de télévision à ses heures, Maradona est lui aussi prêt à adouber Messi qu'il a longtemps regardé de haut. Après la demi-finale, il lui avait adressé une petite pique en déclarant que "l'Argentine, c'était Mascherano plus dix joueurs".
Il est revenu à plus de mesure depuis. "Si Messi est supérieur à Maradona dimanche, je lui déroulerais le tapis rouge", a-t-il ainsi affirmé dans son émission TV Zurda. Si même Maradona s'y met...