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Des centaines de milliers de personnes acclamaient mardi à Berlin les "héros" de l'équipe d'Allemagne de football de retour du Brésil après avoir remporté le quatrième titre de champion du monde du pays.
Plus de 250.000 personnes en délire attendaient depuis le petit matin devant la Porte de Brandebourg, célèbre monument de la capitale, les joueurs de l'entraîneur Joachim Löw qui ont donné à l'Allemagne sa première Coupe du monde depuis la Réunification du pays en 1990.
Arrivés à l'aéroport de Berlin-Tegel peu après 10h00 (08h00 GMT), les joueurs de la "Nationalmannschaft", qui portaient tous un tee-shirt noir arborant un grand numéro 1, traversaient en fin de matinée des rues noires de monde au sommet d'un camion découvert spécialement aménagé pour saluer leurs supporters.
"L'ambiance est aussi géniale que le jour où le mur est tombé", confie Christine Felgentreff, une enseignante de 53 ans.
- "Oh comme c'est beau" -
"Oh comme c'est beau, oh comme c'est beau" chantait sous un ciel ensoleillé, devant la Porte de Brandebourg, une foule compacte, rassemblant toutes les générations, aux couleurs nationales noir-rouge-or. Ils ont patienté depuis le petit matin, entonnant différents airs comme "Deutschland tu es le meilleur club de la terre" et "Nous sommes champions du monde chalalalala" en sautant et levant les bras en l'air...
Christine Felgentreff explique que son mari Ulrich a déjà vécu trois titres (1954, 1974, 1990) et est né l'année du premier en 1954 : "Chacun ressent une immense fierté".
"Le rêve aurait été de gagner en 2006 quand l'Allemagne organisait la Coupe du Monde, mais ce titre au Brésil reste extraordinaire", dit-elle, en expliquant avoir conduit 630km depuis Aachen (ouest) pour assister au retour historique de la Mannschaft.
Tom Hettel, un lycéen de 16 ans, est venu de la région de Hesse (sud-ouest) avec son copain Felix. "On voulait voir les champions du monde. C'est un moment dont je me souviendrai toute ma vie", explique-t-il.
"Nous sommes tous champions du monde" comme l'a dit le gardien de but Manuel Neuer, lance Verena Nabrotzky, 32 ans, qui travaille à Berlin dans la publicité. Son entreprise l'a autorisée à quitter le travail pour l'occasion. "C'est sensationnel d'être ici", dit-elle.
Selon des témoins, des fans ont passé la nuit dans leur voiture pour s'assurer d'une bonne place dans la zone des supporters. Dès le milieu de matinée, cette zone avait déjà saturé sa capacité d'accueil de 250.000 personnes, selon la police, au long de l'avenue du 17 juin longue de 1,2 km de long.
Mais en comptant les supporters, présents dans les rues mais n'ayant pu accéder à l'aire aménagée pour la fête, ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont applaudi les "héros" champions du monde --aucun chiffre officiel n'était disponible--.
- "La République rassemblée" -
"Ce ne sont pas seulement les Berlinois qui sont là. C'est toute la République qui est rassemblée", s'est réjoui le maire de la capitale, Klaus Wowereit, heureux que les supporters aient afflué des quatre coins du pays.
L'avion de la "Nationalmannschaft" s'était posé en milieu de matinée à Berlin-Tegel. Sur une terrasse de l'aéroport donnant sur les pistes, plusieurs centaines de fans ont hurlé dès que l'appareil de la Lufthansa --rebaptisée Fanhansa pour la durée du Mondial-- a touché le tarmac.
Un pilote brandissait par un hublot un drapeau allemand pendant que l'appareil avec l'inscription "avion de la victoire" roulait encore sur la piste.
Le capitaine Philipp Lahm était sorti le premier. Il avait descendu les marches, tenant le trophée de la Coupe du monde dans une main, puis l'avait brandi en direction des supporters en délire.
Bernd Hesse, 34 ans, un chauffeur de bus berlinois, était aux aguets avec son téléobjectif sur la terrasse de l'aéroport. "C'est un événement historique. La dernière coupe du monde de l'Allemagne remonte à 1990. Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir cela", a-tt-il expliqué à l'AFP, en soulignant qu'il avait suivi tous les matchs à la radio en conduisant son bus.
"Pendant quatre semaines les joueurs m'ont fait vibrer. C'est ma façon à moi de les remercier", confie Lydia lampa, 28 ans, commerciale dans une agence de pub de berlin.
Une partie des joueurs, qui évoluent au Bayern Munich, devaient s'envoler dans l'après-midi vers la Bavière.