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Joachim Löw, le sélectionneur de l'Allemagne, s'appuiera encore, en finale du Mondial-2014 contre l'Argentine dimanche au Maracana, sur des hommes de confiance au travail méticuleux et parfaitement coordonné.
Son prédécesseur Jürgen Klinsmann (2004-2006) a posé les fondations d'un système dont profite son adjoint puis successeur.
. La tête
La patron, c'est Löw.
Sous son air affable et son humeur toujours égale se cache une ténacité totalement tendue vers l'objectif du titre - d'où sa retenue y compris après la victoire 7-1 contre le Brésil en demi-finale.
C'est cette volonté dans la sérénité qu'il transmet à ses joueurs et qui caractérise la Nationalmannschaft 2014.
Dans le duo qu'il formait avec "Klinsi", "Jogi", ancien joueur de seconde zone et obscur entraîneur en Turquie, en Autriche et à Stuttgart, faisait figure de tacticien. Il ne s'accroche pas à un schéma tactique et tente parfois des coups, payant pour Müller en "faux 9", moins pour Özil sur un côté.
Il sait également user de stratégie dans sa communication, par exemple pour protéger un joueur décevant remplacé à la pause (invariablement victime de "crampes"), ou pour demander à l'arbitre de la demi-finale de surveiller le jeu dur des Brésiliens.
"Il n'a pas changé depuis 2004, analyse le vétéran Klose. Il parlait déjà aux joueurs, de tactique notamment. C'est quelqu'un de très humain, il parle à tous les joueurs de l'équipe et leur prête une oreille. Il apporte toujours de nouvelles choses à l'entraînement. C'est un entraîneur fantastique".
Proche des joueurs, mais aucun sentimentalisme pour autant: Klose pouvait égaler le record de Ronaldo dans le match pour 3e place du Mondial-2010, mais comme il n'était pas à 100%, le sélectionneur a préféré le laisser sur le banc. Au Mondial-2014, il n'hésite pas à y laisser un Podolski (29 ans) pourtant membre du groupe depuis 2004.
. Le bras droit
Hans-Dieter Flick a des airs d'adjoint idéal, pas du genre à lorgner la place du chef. Il est d'ailleurs déjà prévu qu'il devienne directeur sportif de la Fédération (DFB) après le Mondial. Cela tombe bien pour Löw, qui ne s'entendait pas spécialement avec les deux précédents occupants du poste, Matthias Sammer puis Robin Dutt.
Flick, joueur pro dans les années 1980, notamment au Bayern Munich, a fait ses armes d'entraîneur à Hoffenheim, monté des ligues régionales aux portes de la 2e division. Il a fait des études de banquier, et est connu pour sa banque de données qui regorge d'analyses sur les joueurs et leur évolution.
Au moment de faire son bilan au bout de huit ans comme adjoint, Flick a présenté jeudi, en creux, son apport: "On a toujours analysé l'état de l'équipe, les joueurs dont on avait besoin. On a établi les bases tactiques au début. Après 2010, les adversaires nous considéraient autrement, ça nous a fait progresser, on s'est amélioré dans la possession de balle, on peut en être fier".
. Les yeux
L'"équipe derrière l'équipe" est fondamentale dans l'approche des matches. La cellule des "scouts" (observateurs) est dirigée par Urs Siegenthaler. Ce Suisse de 66 ans, à la formation d'architecte et joueur pro dans les années 1960, a été entraîneur en club et sélectionneur-adjoint de son équipe nationale. C'est en tant que formateur d'entraîneurs en Suisse qu'il a rencontré le jeune "Jogi".
Il est assisté par Christofer Clemens, qui fait partie du groupe d'études techniques de la Fifa, et par Stephan Nopp. "Nous livrons au staff technique toutes les informations pertinentes et faisons des propositions très précises", avait expliqué Clemens lors de la présentation de son travail au début du tournoi.
Un travail de compilation de données est effectué par 40 étudiants de l'école supérieure de sport de Cologne, sous contrat avec la DFB, qui décortiquent "chaque article de presse et chaque fait de l'adversaire, qui pourrait nous intéresser", selon Hansi Flick.
Des outils technologiques de pointe (logiciels, applications etc.) diffusent auprès de l'encadrement technique et des joueurs toutes les informations disponibles sur l'équipe adverse.