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"L'Allemagne a été plus forte, comme d'habitude": des centaines de supporteurs français rassemblés sur la rive allemande du Rhin, en face de Strasbourg, ont pleuré vendredi soir l'élimination des Bleus face à l'Allemagne vendredi en quart de finale du Mondial.
Des jurons ont fusé dans le camp français au coup de siffle final. Une nouvelle fois la Mannschaft l'a emporté (1-0).
Le coeur gonflé à bloc, ces supporteurs frontaliers -Alsaciens pour la plupart- avaient choisi de passer la frontière pour suivre le match sur un écran géant installé à la "plage" de Kehl, la ville allemande voisine de Strasbourg. Le tout dans une "ambiance Brésil", assis en chaises longues et les pieds dans le sable, le long du fleuve qui sépare les deux pays.
En dépit d'une pluie battante qui a commencé à s'abattre à quelques minutes du début de la rencontre, perturbant parfois la retransmission pendant de longues minutes, le moral du camp français n'a cédé qu'en toute fin de rencontre.
De l'autre côté de la frontière, en raison des orages menaçants, la ville de Strasbourg avait choisi d'annuler la retransmission sur écran géant au centre-ville, pour diffuser le match dans une vaste salle de spectacles.
A Kehl, le petit "Copa Cabana" allemand a vite été envahi de fans enthousiastes de l'équipe tricolore, venus dans le pays voisin pour l'ambiance festive.
- 'Ferveur' -
"C'est la première fois que je vois une coupe du monde avec autant de ferveur", souligne Jérôme Turin, 30 ans, un enseignant strasbourgeois à la casquette bleu-blanc-rouge, qui pronostique 2-1... pour la France.
"Pour nous Strasbourgeois, les rencontres France-Allemagne c'est toujours quelque chose de spécial", commente son ami Florian Sturny, 28 ans, qui arbore un collier à fleurs.
Si la ville de Kehl est habituée depuis longtemps à la présence des Français -ils sont quelque 3500 à y travailler pour une population de 35.000 habitants-, les supporteurs de la Mannschaft avaient eux choisi de fêter sur la place du marché, à quelques centaines de mètres, rebaptisée en "village du Mondial".
Quand dans les premières minutes, l'attaquant français Karim Benzema rate sa frappe sur le but allemand, un sentiment rageur emporte la foule des supporteurs frontaliers.
Alors que l'orage gronde au loin, le silence s'abat ensuite définitivement sur le "village gaulois" quand à la 13e minute le défenseur allemand Mats Hummels ouvre la marque pour la Mannschaft.
Parmi la foule de visages crispés, une main sort de la marée bleue pour agiter un drapeau tricolore en guise d'espoir.
"Allez les Bleus!": fredonnent en coeur les supporteurs français qui, à un quart d'heure de la fin, croient encore à l'égalisation.
Mais le score devait rester inchangé jusqu'au coup de sifflet final.
"On est déçus. Les Français ont été bons techniquement et physiquement. Mais comme lors des trois précédents matches de compétition, l'Allemagne a été plus forte comme d'habitude", analyse Vincent Hissler, 28 ans. "Rendez-vous dans quatre ans", lance-t-il avec le sourire.
Selon Thomas Friderich, un mathématicien allemand de 44 ans venu de Karlsruhe, "la France a une équipe super forte, l'Allemagne aussi. La question est toujours de savoir s'il existe une amitié ou une rivalité franco-allemande".
Pour Cassandra, 25 ans, infirmière à Strasbourg, qui arbore un maillot de l'équipe de France, la tâche s'annonçait d'emblée ardue face à la Mannschaft invaincue face à la France depuis 56 ans.
"Ca va être compliqué de fêter ensemble", dit-elle.