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Les supporteurs brésiliens étaient franchement dégoutés et en colère samedi après la nouvelle défaite contre les Pays-Bas (0-3) pour la troisième place de la Coupe du monde.
Fatigués d'encourager la Seleçao pour rien, des groupes de supporteurs brésiliens ont applaudi le troisième but des Néerlandais, pratiquement à la dernière minute dans le stade Mané Garrincha de Brasilia.
Vinicius Costacurta, venu de Sao Paulo, était l'un d'eux: "Je n'en pouvais plus de ce nouveau but. On a encaissé 10 buts en deux matches. Pour un pays cinq fois champion, c'est très frustrant", dit-il à l'AFP en maillot jaune et le visage peint en vert et jaune.
Après la raclée (7-1) infligée mardi par l'Allemagne en demi-finale, la plus grande déroute de l'histoire du pays, déjà comparée au traumatisme du "Maracanazo" de 1950 quand le Brésil avait perdu contre toute attente contre l'Uruguay (1-2).
Diogo Chaer, un entrepreneur de Goiania (centre-ouest), est allé au Mané Garrincha avec le maillot orange des Pays-Bas. "J'ai supporté la Hollande, notre équipe est trop mauvaise", dit-il estimant qu'il faut changer l'entraîneur Felipe Scolari.
D'autres supporteurs revêtaient déjà le maillot de l'Allemagne qui disputera la finale contre l'Argentine, rival historique du Brésil, dimanche au Maracana de Rio.
"Maintenant, il ne nous reste qu'à espérer que l'Argentine perde, si possible de 8 à 0", déclare Marcos Machado.
- Déception à Copacabana -
De nombreux supporteurs qui assistaient au match sur l'écran géant de la Fan Fest sur la plage de Copacabana ont commencé à partir à la 35e minute de la seconde période. La Seleçao avait déjà encaissé deux buts en 16 minutes. "Je vais à une autre fête, ce match est trop mauvais", déclare à l'AFP Francisco Ramos, un soldat de 21 ans qui portait le maillot jaune du Brésil.
Plus loin, Eduarda Alves, une étudiante de 16 ans, un grand drapeau du Brésil sur la tête, part aussi avec ses deux amies pour ne pas voir cette fin mélancolique de la Seleçao. "Nous sommes tristes parce que la Coupe est au Brésil et on termine en quatrième position", dit-elle à l'AFP. Dimanche, pour la finale, elle soutiendra, comme des millions de Brésiliens, l'Allemagne.
"Que les Argentins retournent chez eux", lance-t-elle.
Les frères et soeur Leonel (25 ans) et Marina (21 ans) Freitas sont restés jusqu'à la fin. Au 3e but, dans le temps additionnel, ils se prennent la tête dans les mains en signe de désespoir.
"La sélection a besoin d'une rénovation. Ce n'est pas possible de dépendre comme ça de Neymar", la star de la Seleçao blessée en quart de finale contre la Colombie et qui n'a pas joué les deux derniers matches, souligne Leonel, un dessinateur industriel.
"Je ne soutiendrai jamais l'Argentine. L'Argentine ne peut pas gagner au Brésil", ajoute-t-il.
En dépit du résultat décevant, de nombreux Brésiliens restent à la Fan Fest décidés à faire quand même la fête.
"Je ne suis ni triste, ni joyeux. Le Brésil est tellement habitué à aller en finale que terminer deuxième ou quatrième c'est pareil. Espérons qu'on sera meilleurs pour le prochain Mondial" en 2018, affirme Julius Miranda, un fonctionnaire de 32 ans, qui danse avec le drapeau brésilien autour du cou.
Dimanche, lui aussi soutiendra l'Allemagne et si elle gagne "ça me fera au moins plaisir !"
Les commentateurs sportifs brésiliens n'ont pas été tendres avec la Seleçao. "Le Brésil termine sous les huées, sa honte dans le Mondial", a dit celui de ESPN Brasil. "Grande rage, grande douleur, le coeur du Brésil est blessé", a-t-il résumé.