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Championne du monde en titre et double championne d'Europe, l'Espagne vieillissante est sortie du Mondial brésilien après sa deuxième défaite en deux matches face à un Chili (2-0) au football enthousiaste et qualifié pour les huitièmes.
Adieu les vieux centenaires en sélections! Iker Casillas, 33 ans, Xabi Alonso, 32 ans, Xavi Hernandez, 34 ans... Ils ont régné sur le football mondial pendant six ans mais comme leur roi Juan Carlos au pays le 18 juin, ils ont abdiqué dans un palais royal, le mythique Maracana, et vont maintenant passer la main à leurs cadets.
Après la déroute contre les Pays-Bas (5-1), le sélectionneur Vicente Del Bosque avait tenté un électrochoc en écartant Xavi, le maître à jouer de la Roja depuis une dizaine d'années, mais aussi le médiatique Gerard Piqué, compagnon de Shakira, tout en conservant sa confiance à "San Iker" et Xabi Alonso.
Comme un symbole, les deux vétérans sont passés à côte de leur match. Xabi Alonso a notamment raté une occasion de but en échouant sur Bravo à la 15e et surtout c'est lui qui a perdu le ballon sur le premier but chilien, qui a vu les Sud-Américains donner une leçon à l'ex-puissance coloniale en cinq passes courtes et un but de Vargas (20e).
Non pas du Tiqui-Taka espagnol, mais du Chili-Taka! Xabi Alonso est sorti à la pause remplacé par Koke, 22 ans, et l'avenir devant lui.
Quant à Casillas, qui est devenu le joueur espagnol le plus capé en Coupe du monde, il a boxé dans les pieds d'Aranguiz (43) un coup franc d'Alexis Sanchez. Après quatorze ans de haut niveau, d'arrêts miracles et souvent de réussite, la chance a fini par abandonner le portier espagnol, adulé par toute l'Espagne en 2010.
Il faut maintenant reconstruire une nouvelle "Roja" avec ceux qui ont moins de 30 ans tout en faisant appel aussi aux jeunes qui ont été sacrés champions d'Europe des moins de 21 ans en 2011 et 2013.
- Prétendants au trône -
Il faudra écarter, à l'image de Luis Aragones en 2008 qui s'était passé de l'idole Raul, les monstres sacrés pour donner le sceptre aux jeunes. Les Piqué, Iniesta, Sergio Ramos, Fernando Torres, David Villa et Busquets, qui ont tout gagné, resteront-ils? Le nouveau sélectionneur devra faire des choix difficiles.
Autre dossier à aborder: le calendrier... Comme l'avait souligné le sélectionneur argentin du Chili Jorge Sampaoli la veille de la rencontre: les Espagnols sont arrivés à ce Mondial après une saison des plus usantes. Le Real Madrid, qui a aussi remporté la Coupe d'Espagne, a gagné la C1 face à l'Atletico alors que Séville s'est imposé en C3 battant Valence en demi-finale.
Le onze espagnol est apparu émoussé dès la fin de la première mi-temps contre les Pays-Bas. Les Ibériques, qui n'ont jamais semblé en mesure de renverser la vapeur, ont pris un sacré coup de vieux contre les Chiliens, soutenus par des supporters en folie qui ont envahi Rio et le Maracana.
Une cinquantaine d'entre eux, sans billets, a même tenté de pénétrer de force dans l'enceinte carioca avant la rencontre, réussissant à entrer dans le centre de presse du stade avant d'être maîtrisée par la sécurité.
"Si on gagne, on élimine le champion en titre, ce serait historique pour nous", avait souligné Sampaoli.
Le jour est en effet historique: le champion du monde est éliminé dès le deuxième match avec un bilan de deux défaites, sept buts encaissés et un seul marqué sur penalty.
Le Chili peut se frotter les mains. Il est qualifié avant même de rencontrer les Pays-Bas lors de la dernière journée de la phase de poules. Mais il lui faudra s'imposer face aux Néerlandais s'il veut la première place et éviter probablement le Brésil.
Le roi a abdiqué mais contrairement à la succession réglée de Juan Carlos en Espagne, les candidats sont multiples. Chili et Pays-Bas sont prétendants au trône vacant mais ils sont loin d'êre les seuls. La succession est ouverte.