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La marche était trop haute pour la France, dont le beau parcours au Mondial a pris fin face à l'Allemagne (1-0) en quarts de finale et qui a été incapable de prendre sa revanche sur son grand rival après les deux échecs cruels de 1982 et 1986, vendredi au Maracana de Rio.
L'histoire s'est donc répétée pour les Bleus et le cauchemar de Séville 82 restera encore durant de nombreuses années une cicatrice non refermée. Le match s'est joué à peu de choses, la Nationalmannschaft ne l'emportant que sur une tête du défenseur Mats Hummels dès la 13e minute. Mais ce but a fait toute la différence entre un véritable candidat au titre suprême et une formation encore à la recherche de sa gloire passée.
Sous la forte chaleur et l'humidité de Rio de Janeiro, il a manqué aux Français un zeste de maturité, une bonne dose d'expérience et surtout de la maîtrise technique pour venir à bout d'une nation, triple championne du monde et rarement décevante lors des grands rendez-vous.
Depuis 2006, l'Allemagne est systématiquement présente dans le dernier carré, que ce soit en Coupe du monde ou à l'Euro, et disputera ses 13e demi-finales d'un Mondial face au vainqueur de Brésil-Colombie. Le gouffre qui sépare les deux pays ne sera pas comblé cette année et la France devra encore patienter avant d'espérer jouer les premiers rôles.
Son aventure brésilienne est toutefois source de promesses, quatre ans après le fiasco de Knysna et la grève de l'entraînement qui l'avait plongée dans la plus grave crise de son histoire. Le travail de reconstruction entamé par Didier Deschamps a déjà porté ses fruits et les Bleus peuvent désormais s'atteler à leur grand objectif, l'Euro-2016 organisé à la maison.
Dominés par la puissance physique allemande et surtout un milieu de terrain qui a monopolisé le ballon, les Bleus ont été trop tendres pour pouvoir réellement exister dans cette rencontre. Joachim Löw a tapé là où ça fait mal en repositionnant Philipp Lahm côté droit pour bloquer Antoine Griezmann et en sortant le lent défenseur central Per Mertesacker.
- Benzema à côté -
Face au capitaine Lahm, Griezmann a montré du culot mais son déchet dans les derniers gestes a coûté cher, avant de se reprendre en fin de rencontre. Mais il était déjà trop tard. Comme un symbole, le but de Hummels est intervenu dans la foulée d'une énorme occasion qu'il a gâchée par une passe mal appuyée à destination de Karim Benzema. L'efficacité était allemande et la naïveté française.
Benzema est lui aussi passé à côté de son match. Il n'a certes pas eu beaucoup de bons ballons à exploiter mais on reconnaît les grands buteurs à leur capacité à exploiter le minimum qu'ils ont sous la main. Et à ce compte-là, il a été très décevant. Le Madrilène est talentueux mais il n'a jamais été un tueur dans la surface de réparation malgré ses 3 buts du premier tour.
Il a ainsi gâché quelques belles opportunités (8e, 34e, 43e, 76e, 90e+4) et a échoué dans son rôle de référent technique. Ce qui n'a pas été le cas de Mathieu Valbuena, qui a encore été irréprochable.
La belle prestation de Paul Pogba est aussi une sorte d'invitation à des lendemains qui chantent. A 21 ans, le milieu de la Juventus Turin, buteur face au Nigeria en 8e de finale (2-0), a enfin pris la mesure de l'évènement et a fait se lever le Maracana sur quelques gestes somptueux.
Raphaël Varane, autre membre éminent de la "génération 93", est de la même trempe. Un mois après avoir été titularisé en finale de la Ligue des champions, remportée avec le Real Madrid, il a de nouveau étalé une assurance incroyable en défense malgré le contexte. Dommage que son quart de finale soit terni par une faute de marquage sur le but allemand.
Varane aura été à l'image de ces jeunes Bleus pleins de culot à qui il manque encore une petite étape à franchir pour regarder les puissants les yeux dans les yeux. Dans deux ans, tous ces prodiges seront sans doute mûrs pour relever le grand défi de l'Euro. On en salive d'avance.