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Le Portugal s'est accordé in extremis un sursis en arrachant le match nul 2 à 2 grâce à un but à la dernière seconde face aux Etats-Unis, dimanche à Manaus, mais se trouve tout de même au bord de l'élimination dans le groupe G.
Les Américains, qui ont bien cru avoir décroché leur billet pour les huitièmes avant le coup de tête de Varela, sur un superbe centre de Ronaldo, se consoleront rapidement. Un nul dans le dernier match contre l'Allemagne leur suffira, comme à leur adversaire, pour passer et éliminer le Portugal et le Ghana.
Pour n'avoir pas su s'accrocher au cadeau des Américains, menés dès la 5e minute après une énorme erreur défensive, les Lusitaniens, étrillés en ouverture par l'Allemagne (4-0), ne sont plus maîtres de leur avenir. Il leur faut espérer que le match Allemagne-USA ne se termine pas par un nul, tout en battant eux-mêmes, largement si possible, le Ghana, dans la même position qu'eux.
Tout avait pourtant idéalement commencé pour le Portugal avec un dégagement complètement raté de Cameron sanctionné de près par Nani (5). L'attitude de Ronaldo, qui s'est encore perdu dans son jeu et est apparu de plus en plus nerveux au fil des minutes, avait toutefois de quoi inquiéter.
Après ce début rêvé pour les Portugais, plus rien, l'équipe s'est arrêtée, a laissé le ballon à l'adversaire en pensant que cela suffirait.
Dangereux quand ils recherchaient Dempsey dans la profondeur à l'image de ce sauvetage miraculeux de l'excellent Costa sur sa ligne après une frappe à bout portant de Bardley (55), les USA ont longtemps perdu du temps dans des frappes lointaines stériles.
En face, après les défections de Coentrao, Rui Patricio et Almeida, la suspension de Pepe, la série noire des blessures s'est poursuivie avec la sortie rapide de Postiga (16).
- Un missile de Jones -
Alors qu'Andre Almeida était performant à gauche, Bento l'a aussi sorti à la pause sans autre raison apparente que de renforcer un milieu où Moutinho a gravement handicapé son équipe en étant transparent.
Incapable de lancer Ronaldo, le régulateur de l'équipe a couru dans le vide dans la touffeur irrespirable de Manaus.
Et les Etats-Unis, accrochés aux certitudes nées de leur victoire mentale contre le Ghana (2-1), ont logiquement trouvé les ressources pour retourner la situation.
Jones a d'abord armé un superbe missile longue distance enfin cadré (64) puis, après une énième différence faite à droite par Johnson, Dempsey a inscrit son deuxième but de la poitrine (81) à la limite du hors-jeu.
De quoi rendre jaloux CR7, qui a également vu son coéquipier Varela enfin égaliser (90+5). Un coup de théâtre de dernière minute qui pourrait bien ne pas suffire à sauver le Portugal.
En contre-attaque, son équipe aurait toutefois pu faire un break heureux si Nani n'avait pas trouvé le poteau ou si Howard n'avait pas sauvé les meubles sur Eder (45).
Comme en 2010, les Etats-Unis pourraient donc atteindre le tour suivant.
Peut-être affaiblie et déstabilisée par les absences, peut-être vieillissante aussi et sûrement trop nerveuse, l'équipe du Ballon d'Or, demi-finaliste de l'Euro-2012, n'est plus très loin de la sortie.
Lors de leur neuf derniers matches planétaires, les Lusitaniens n'ont été capables de battre que la Corée du Nord en 2010 alors, méritent-ils finalement autre chose?
La presse portugaise a du mal à croire au "miracle"
"Plus qu'un miracle", titrait lundi en Une le quotidien sportif Record, sur une photo de Silvestre Varela, buteur dans les arrêts de jeu. "Le but de Varela ne fait qu'alimenter un rêve dans lequel il est difficile de croire", poursuivait le journal.
Même péssimisme dans les pages du concurrent A Bola. "Seul un miracle permettra au Portugal de poursuivre le Mondial", "ce n'est plus qu'un rêve", écrivait le premier journal spécialisé du pays, en rappelant le scénario invraisemblable dans lequel la Selecçao se qualifierait: "maintenant il faut faire un carton contre le Ghana et attendre un autre carton au match Allemagne-USA".
Et Cristiano Ronaldo n'a pas été épargné: les images de déception de l'attaquant vedette, la tête basse ou la main au front, illustraient à nouveau la plupart des Unes de la presse lusitanienne, qui relevait la performance mitigée de l'astre du Real Madrid.