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Le Nigeria, champion d'Afrique, ne doit pas rater ses débuts dans le Mondial-2014 lundi contre l'Iran, l'adversaire le plus abordable du groupe F, avant de passer aux choses sérieuses face à l'Argentine de Messi puis la Bosnie-Herzégovine.
Pour leur 5e participation à une Coupe du monde (après 1994, 1998, 2002, 2010), les Super Eagles vont pouvoir démarrer la compétition en douceur avant de se frotter à leurs deux rivaux les plus sérieux pour la qualification en 8e de finale.
Un échec serait surtout un nouveau crève-coeur pour leurs supporteurs restés au pays, contraints de regarder les matchs terrés chez eux, par crainte des attaques du groupe islamiste Boko Haram et d'un conflit tournant à la guerre civile qui a déjà fait 3.000 morts cette année dans le nord.
Tout autre résultat qu'un succès pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour une équipe revenue soudainement au premier plan par la grâce d'un sacre à la CAN-2013 en Afrique du Sud.
Cette Coupe d'Afrique avait révélé à la face du continent un collectif sans vedettes, hormis le capitaine et métronome du milieu John Obi Mikel, mais soudé autour de son sélectionneur Stephen "Big Boss" Keshi, à la dégaine de rappeur.
Le soufflé est depuis quelque peu retombé, les Nigérians ayant été rapidement expédiés vers la sortie lors de la Coupe des Confédérations 2013 au Brésil, avec notamment deux revers contre l'Uruguay et l'Espagne au 1er tour.
- Aigles contre Melli -
Les rencontres de préparation n'ont pas non plus été très concluantes, les Super Eagles s'étant montrés incapables de remporter la moindre victoire face à l'Ecosse (2-2), la Grèce (0-0) et les Etats-Unis (défaite 2-1).
Mais le Nigeria peut être rassuré: les Iraniens sont arrivés au Brésil dans l'inconnu. La "Team Melli", qui dispute sa 4e phase finale (après 1978, 1998 et 2006), a en effet été pénalisée par le contexte géopolitique.
L'accord intérimaire de six mois signé le 24 novembre sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par les grandes puissances d'abriter un volet militaire, a allégé une petite partie des sanctions qui étranglent l'économie du pays. Mais les transactions financières sont toujours soumises à un régime strict.
Après l'obtention du billet pour le Brésil, le sélectionneur portugais Carlos Queiroz a ainsi longtemps bataillé contre le manque de moyens mis à sa disposition par la Fédération et l'impossibilité d'organiser des matches avec des nations de premier plan, avant de pouvoir enfin se rendre en stage en Afrique du Sud puis en Autriche avec ses troupes.
A quoi s'est ajoutée une querelle rocambolesque sur la qualité des maillots fournis par l'équipementier Uhlsport, accusés de rétrécir au lavage!
Avec à sa tête une pointure comme Queiroz, ancien sélectionneur du Portugal et de l'Afrique du Sud et ex-entraîneur du Real Madrid, l'Iran rêve toutefois de faire au moins aussi bien que son meilleur résultat obtenu en 1998 avec cette victoire si symbolique contre les Etats-Unis (2-1).
Mais la tâche s'annonce rude pour la première nation asiatique au classement Fifa (43e), qui espère surtout ne pas repartir avec trois déculottées dans les valises.