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Le Brésil, sorti indemne d'une dramatique séance de tirs au but pour éliminer le Chili, affrontera en quarts de finale la Colombie, qui a éliminé du Mondial-2014 l'Uruguay privée du mordeur Luis Suarez.
Les matches à élimination sont impitoyables. Il faut saisir chaque occasion et éviter de commettre des fautes... Surtout, ces rencontres sont une invitation au voyage au pays des émotions; entre l'espoir, la peur et la délivrance.
Le Brésil s'est promené dans cet univers pendant plus de deux heures. Jusqu'à une incroyable séance de tirs au but.
Comme face à la Croatie (3-1), comme contre le Mexique (0-0) ou le Cameroun (4-1), les Brésiliens ont certes exposé quelques enchaînements de leurs artistes, autour de Neymar. Mais ils ont aussi montré leurs limites dans la finition; un domaine où Fred brilla par son absence, avant d'être remplacé par Jô en seconde période.
Pour résoudre ses problèmes, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari peut compter sur un homme: Neymar. On l'a vu longtemps partout. A la création, mais aussi en défense, pour venir récupérer les ballons, loin derrière.
C'est lui qui a délivré le corner sur le premier but. Après une déviation de Thiago Silva, David Luiz au second poteau poussa la balle dans le but chilien (18e).
Mais Neymar n'est pas omniscient. Il ne peut empêcher les pertes de balle, comme celle de Hulk, qui a permis à Alexis Sanchez d'égaliser (32e). Surtout, après avoir brillé, Neymar s'est éteint, et le Brésil avec lui...
La Seleçao s'est quand même créé quelques occasions, comme les Chiliens, qui auraient bien pu arracher leur qualification dans la dernière minute de la prolongation. Mais le tir de Pinilla échoua sur la transversale de Julio Cesar.
- J. Cesar pleure, J. Rodriguez brille -
Cette frappe était-elle un signe du destin ? Le Chili ne gagnerait pas (1-1). Et cela se vérifia lors de la séance des tirs au but d'une intensité dramatique incroyable.
En pleurs pendant la période de repos qui précéda, Julio Cesar, ancien de l'Inter Milan, désormais en pré-retraite à Toronto (Canada), gagna un statut de héros. A qui tremble le plus, les Chiliens ratèrent trois tirs, contre seulement deux aux Brésiliens.
Et voilà comment le Brésil éloigna le spectre du +Mineiraozo+, 64 ans après le +Maracanazo+ signé d'un autre voisin sud-américain, l'Uruguay, qui avait privé en 1950 le Brésil du titre mondial, dans son Maracana à Rio.
La Celeste uruguayenne rêvait de retrouver le Brésil dans "son" mondial, pour faire ressurgir les fantômes de 1950 ? Raté !
Frappés jeudi par la suspension de 9 matches et 4 mois de privation de toute activité liée au football de leur attaquant Luis Suarez "le mordeur", les Uruguayens ont cédé devant une superbe équipe; la Colombie.
Présents pour la première fois en quarts de finale d'un Mondial, les "Cafeteros" allient puissance, engagement, organisation collective avec un zeste de méchanceté. Et surtout, ils ont une pépite au coeur de leur jeu; James Rodriguez.
D'une reprise de volée exceptionnelle --sûrement le plus beau but depuis le début du mondial--, puis un plat du pied maîtrisé , Rodriguez, 23 ans, a débloqué ce 8e de finale.
Ces deux buts l'installent en tête du classement des buteurs, avec 5 réalisations, devant... Messi, Neymar et Müller; deux étoiles et un buteur patenté. C'est dire s'il brille !