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L'Argentine ne guérit pas du tout de sa Messi-dépendance, mais le docteur Sabella ne semble pas inquiet alors que se profile la venimeuse Belgique en quarts de finale du Mondial-2014.
"Je suis juste un membre du groupe", a poliment répondu Lionel Messi, mais personne n'est dupe. Contre la Suisse (1-0 a.p.), une inspiration de son génial capitaine et une belle frappe d'Angel Di Maria, un des seuls Argentins à exister derrière le maître, ont encore tiré le sélectionneur de l'embarras. Car pendant les 118 premières minutes le système d'Alejandro Sabella n'avait produit que trois vraies grosses occasions.
"Je fais toujours mon autocritique", promet le sélectionneur, mais il n'a "pas de critique particulière à faire aux joueurs, ni à eux ni à l'encadrement, même si on peut toujours s'améliorer." Sabella trouve que "d'une manière générale (l'Argentine) a produit une bonne partition collective" contre la Suisse.
- Où est Higuain? -
Mais justement, le jeu d'équipe ne se dessine pas vraiment. Ezequiel Lavezzi s'est dépensé contre les Suisses, il a permuté avec Di Maria, mais sans jamais se montrer menaçant.
Cette formation confie tous ses ballons chauds à Messi, le remède miracle des trois matches précédents. Déjà contre l'Iran il a évité à la dernière minute un nul embarrassant (1-0).
Avec ses quatre buts, plus le but contre son camp provoqué contre la Bosnie et la passe à Di Maria, Messi est directement responsable de six des sept buts argentins. Et l'Albiceleste n'a pas encore rencontré de cadors (Bosnie, Iran, Nigeria et Suisse).
Mais les joueurs s'en tiennent au même discours rassurant de leur entraîneur. "Les héros se sont les 23 joueurs et les techniciens", assure Di Maria, seul lieutenant fiable de Messi jusqu'ici.
Les autres soldats ont déserté, réellement comme Kun Agüero, blessé et encore incertain pour les quarts, ou virtuellement comme Gonzalo Higuain, fantomatique contre la Suisse. Arrivé blessé et fatigué de Naples, "Pipita" ne semble pas au niveau de ce Mondial.
Au milieu, Javier Mascherano fait toujours bonne garde mais son alter ego Fernando Gago est bien décevant.
- 'Garder l'équilibre' -
La charnière centrale, Federico Fernandez et Ezequiel Garay, n'inspire pas une immense confiance et le meilleur défenseur argentin depuis le début du tournoi, Marcos Rojo, a pris un avertissement qui le prive du match contre les Belges.
Mais cela non plus n'inquiète pas Sabella. "José Maria Basanta va probablement jouer le prochain match, Rojo est très bon mais nous avons confiance en Basanta aussi", explique-t-il.
Toujours calme, Sabella "félicite les joueurs pour avoir gardé l'équilibre". "Ce n'est pas parce qu'on se trouve dans une situation désespérée qu'il faut laisser des espaces à l'adversaire", dit-il.
Si l'Argentine défend comme contre la Belgique, reine de la contre-attaque, le quart de finale de Brasilia risque de mettre du temps à se dénouer lui aussi...
Il défend sa tactique d'"exercer plus de pression au centre pour être moins attaqués sur les flancs car c'est ce qui a débouché sur le but" contre la Suisse.
Évitant les questions sur le jeu collectif, les joueurs évoquent leur sens du sacrifice, comme Di Maria ("Nous donnons notre âme, notre vie sur chaque ballon"), ou soulignent que l'Argentine n'est pas la seule favorite à souffrir et à s'imposer au bout des matches.
"Hier c'était l'Allemagne, avant-hier la Hollande, aujourd'hui l'Argentine, dit Mascherano, tout est difficile dans le football, il n'y a pas d'adversaire facile."
Messi aussi se félicite que l'équipe ait "su souffrir", car "il faut passer par des moments comme ça" pour atteindre "le rêve de tout un pays". Malgré les performances mitigées, "nous sommes sur la bonne voie". Si c'est le guide qui le dit...