Happy Birthday : |
Les Allemands ont répété le mot "concentration" tout en affichant une grande décontraction devant la presse jeudi et vendredi, à coups de bons mots et grands sourires.
Le sérieux de la Nationalmannschaft sur le terrain, notamment lors du "Mineirazo" infligé au Brésil mardi en demi-finales (7-1), était bien loin les jours suivants.
Le capitaine Philipp Lahm n'a ainsi pas hésité à chambrer le sélectionneur Joachim Löw à distance. "Il suit toujours une ligne claire, c'est très important, il est très calme quand il parle aux joueurs... sur une vidéo je l'ai vu faire son jogging matinal, là il s'excite un peu plus !"
L'arrière droit a aussi pris un rendez-vous, sous forme de demi-boutade, quand on lui a demandé s'il comptait revenir au "Campo Bahia", le camp de base de l'équipe près de Porto Seguro (nord-est) en cas de sacre pour revivre l'esprit d'équipe: "Je crois qu'on va tous revenir dans vingt ans et occuper les pavillons de la même manière que maintenant!"
Interrogé sur une éventuelle célébration particulière au moment de soulever le trophée, le capitaine de la Nationalmannschaft a répondu qu'il n'y avait "pas encore pensé" et ferait cela de manière "spontanée". "Je crois que je vais me coucher très tôt... enfin tôt dans la matinée", a-t-il aussi lâché en riant.
Ce à quoi l'attaquant Thomas Müller, présent à ses côtés et qui passe pour un des boute-en-train de l'équipe, a ajouté: "Et moi je me déchirerai ma bouche surdimensionnée!"
- 'Vieux cadavre' -
Miroslav Klose, habituellement assez terne dans les exercices médiatiques, s'était lui aussi montré assez relâché jeudi, en estimant qu'il pourrait très bien être gagné par le "démon de la fête" en cas de victoire, en parlant de son corps comme d'un "vieux cadavre".
Le buteur de 36 ans a aussi plaisanté en assurant qu'il aimerait gagner le Soulier d'Or du tournoi, ce qui impliquerait de marquer au moins 4 buts en finale (pour rattraper le meilleur buteur actuel, le Colombien James Rodriguez, auteur de 6 réalisations)....
Les Allemands cultivent "un mélange" entre décontraction et concentration, selon l'arrière gauche Benedikt Höwedes: "La concentration, à chaque entraînement, mes pensées sont tendues vers la finale, c'est le grand événement, mais on doit y aller aussi avec une certaine décontraction, parce que si on est trop crispé et si on se met trop de pression, ça ne fonctionnera pas".
Le manageur Oliver Bierhoff a relevé que chaque joueur avait sa manière propre. "Müller peut faire des blagues cinq minutes avant un match, alors que Mertesacker se prépare très tôt". "On travaille dur et de manière concentrée, mais on a toujours dit qu'il fallait le faire dans le plaisir", a-t-il précisé.
"Les joueurs du Bayern ont l'habitude de disputer des matches importants tous les 3-4 jours, ils ont l'habitude de la pression, et ils ne peuvent donc pas être concentrés dans leurs chambres trois jours avant sinon ils n'y arriveront pas, selon Bierhoff. Chacun se concentre d'une manière différente".
Mais, gage de sérieux, le héros allemand de la finale de l'Euro-1996 (doublé en finale contre la République tchèque, 2-1 b.e.o.) a relevé que pour son "dixième tournoi" comme joueur ou dirigeant, "c'est le premier tournoi que je vis où on n'a jamais fait la fête". "Normalement, il y a au moins une grosse fête après une victoire, alors qu'ici, on était certes contents de gagner, mais tout de suite concentrés sur le prochain match".