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Ironie de l'histoire! C'est d'un geste portant le nom d'un Algérien, Madjer, que l'Allemagne s'est projetée vers les quarts du Mondial-2014 face à une Algérie (2-1 a.p.) qui l'a longtemps fait douter, lundi en 8e de finale à Porto Alegre.
La talonnade un peu heureuse réussie par Schürrle au début de la prolongation (92e) a mis la Nationalmannschaft sur les rails des quarts, confirmés par un but d'Özil en fin de match (120e) avant la réduction du score dans la foulée signée Djabou (120e+1).
L'Allemagne a gagné son billet pour le nouvel épisode d'un grand classique de la Coupe du monde, contre la France, vendredi en quart de finale dans l'écrin mythique du Maracana de Rio de Janeiro.
Cette fois, pas de victoire algérienne comme lors des deux précédentes confrontations, pas de revanche des Fennecs après le "match de la honte" du Mondial-1982, ce RFA-Autriche (1-0) qui les avait éliminés au bout d'une mascarade de football.
"Si l'Allemagne gagne, il faudra les féliciter, mais il faudra sortir de ce tournoi la tête haute", avait prévenu Vahid Halilhodzic. Le sélectionneur des Verts avait vu juste: son adversaire l'a emporté et ses hommes s'en vont la tête haute, après avoir poussé l'Allemagne dans ses retranchements et la prolongation.
- Match de gardiens -
Avant la prolifique prolongation, on s'orientait vers un match de gardiens, sans doute les meilleurs sur le terrain et garants de l'étonnante stérilité au tableau d'affichage au vu de l'écart présumé entre les deux nations: une équipe européenne au moins demi-finaliste des trois dernières Coupes du monde et une sélection africaine qui atteignait les 8e de finale pour la première fois.
Vigilant, Neuer a dû sortir plusieurs fois de sa surface et dégager, du pied ou de la tête, avec à-propos (9e, 28e, 71e, 89e).
Son homologue Mbolhi a dû lui aussi sortir, mais des arrêts de classe, sur un centre-tir d'Özil (24e), une double tentative de Kroos et Götze (41e), une grosse frappe de Lahm (54e) et des têtes de Müller (80e) et Schweinsteiger (90e).
Les Allemands avaient plutôt le ballon, mais d'approximations techniques en inspiration déficiente, ils n'en faisaient pas grand-chose. Et comme contre le Ghana (2-2), leur jeu manquait singulièrement de vitesse et d'idées, et ne s'est affolé qu'à partir des dernières minutes du temps réglementaire.
Peu en vue pendant le premier tour, Özil était le seul à colorer un peu la demi-teinte de son équipe en première période.
Götze est resté introuvable, au point d'être remplacé à la pause par Schürrle, lequel a apporté de la fraîcheur; et son dynamisme a été récompensé d'un but.
Tandis qu'Özil disparaissait à son tour. Avant de reparaître pour mettre les siens à l'abri. Paradoxe allemand.
- Regrets algériens -
Il y eut peu d'accélérations allemandes, impliquant à chaque fois Müller, qui concluait la première d'une tête non cadrée (35e), puis débordait à droite pour servir Schweinsteiger à la tête sur Mbolhi (79e) et centrait pour le but de Schürrle (92e).
Les Algériens, eux, sont bien mieux entrés dans le match, plus conquérants, avec plus d'envie, et leur allant approvisionnait le stade en frissons, notamment quand Slimani prenait la profondeur.
Le 4-2-3-1 échafaudé par Vahid Halilhodzic, avec cinq changements par rapport au onze qui avait arraché le nul qualificatif contre la Russie (1-1), contenait l'adversaire tout en proposant du jeu vers l'avant par l'utilisation des côtés, Soudani à gauche et Feghouli à droite.
De quoi bousculer les Allemands et se créer des occasions, mais pas de quoi garantir la précision. Et les regrets algériens s'aiguiseront au souvenir de toutes leurs occasions aussi nettes que gâchées: Feghouli rate son centre après un bon travail côté droit (15e); Ghoulam, déboulant en position excentrée, croise trop son tir (18e); cette frappe en pivot de Feghouli non cadrée (74e); cette reprise de Mostefa à ras du poteau (102e)...
"On est déçus en tout cas, on sentait qu'il y avait la place quand même, malgré le fait que c'est une grande équipe, a estimé Mbolhi. On rentre quand même dans l'histoire du football algérien, c'est quelque chose de très bon".
Sur Twitter, l'ancien attaquant anglais Gary Lineker a ressorti sa sentence légendaire en l'adaptant: "22 personnes tapent dans le ballon pendant 92 minutes et à la fin..." A la fin il y a encore deux buts, et c'est l'Allemagne qui gagne