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La Russie, pays-hôte du Mondial-2018, a traversé comme une ombre l'édition 2014 au Brésil, où les hommes de Fabio Capello ont été éliminés dès le premier tour jeudi, alimentant les doutes sur leurs chances de briller à domicile dans quatre ans.
Une défaite sur le fil contre la Belgique (1-0) et deux matchs nuls contre la Corée du Sud (1-1) et l'Algérie (1-1): tel est le maigre bilan des "tsars", qui renouaient avec la Coupe du monde après douze ans d'absence.
Mais, comme lors de leurs précédentes participations en 2002 et 1994, ils n'ont pas dépassé la phase de poules. Sur les dernières années, seule une demi-finale de l'Euro-2008 vient sauver le bilan de cette sélection, qui doit composer avec le lourd héritage légué par l'équipe d'URSS, demi-finaliste du Mondial en 1966.
Au Brésil, les Russes n'ont une nouvelle fois pas semblé à la hauteur. "On n'a pas eu beaucoup de succès à cette Coupe du monde et je ne peux pas le nier", a admis jeudi Fabio Capello, le sélectionneur italien de la Russie.
Dans le jeu, l'ancien technicien de l'AC Milan et du Real Madrid a certes conféré à son équipe une organisation rigoureuse et une relative stabilité défensive. Mais il y a eu aussi des gestes de fébrilité coupable, notamment de la part du gardien Igor Afinkeev, qui a cafouillé le ballon sur le but des Coréens et a tremblé à chaque coup de pied arrêté face aux Algériens.
- Trois matchs, deux buts -
"Il y a un niveau très élevé dans cette Coupe du monde, avec des joueurs très talentueux, et si on fait la moindre erreur on la paie cash", a soupiré Capello. "La force des adversaires fait qu'on n'a pas développé notre jeu et qu'on rentre à la maison. Les erreurs, on les paie au prix fort dans cette compétition."
Dans l'animation offensive, il y a eu deux buts en trois matchs, inscrits par Kerzhakov et Kokorin, mais assez peu de créativité dans l'ensemble. Jeudi, la Russie n'a inquiété que par à-coups la défense algérienne, pourtant pas la plus sereine du tournoi.
L'une des explications réside peut-être dans le choix de ne convoquer que des joueurs évoluant dans le championnat russe.
"Quand on joue des matchs internationaux, on acquiert de l'expérience, a reconnu Capello. L'expérience acquise à l'étranger doit aider à mûrir, ça encourage la compétitivité. C'est vrai qu'en Russie les joueurs jouent tous les week-ends entre eux..."
- Capello ébranlé ? -
Côté Algérien, à l'inverse, "beaucoup de joueurs jouent à l'étranger", a poursuivi l'Italien. Façon d'esquisser en creux ce qui a manqué à ses propres troupes.
Qualifié d'office, quel pays-hôte sera la Russie en 2018 ? Une équipe comme l'Afrique du Sud, éliminée dès la phase de poules en 2010, ou bien comme la Corée du Sud, demi-finaliste en 2002 ?
Après l'échec brésilien, la route vers 2018 passera d'abord par l'Euro-2016 en France. A partir de septembre en qualifications, les Russes affronteront la Suède, l'Autriche, le Monténégro, la Moldavie et le Liechtenstein dans le groupe G.
Avec Capello sur le banc ? L'Italien de 68 ans, éliminé en huitièmes de finale sur le banc de l'Angleterre en 2010, puis au premier tour jeudi, risque de ressortir ébranlé de cet échec brésilien, d'autant qu'il aura 72 ans en 2018.
Mais sa connaissance du haut niveau plaide pour lui, de même que l'excellent parcours lors des qualifications du Mondial-2014, où les Russes avaient fini en tête de leur groupe devant le Portugal de Cristiano Ronaldo.
Interrogé pour savoir s'il resterait en poste pour préparer la Coupe du monde 2018, "Maître Capello" a renvoyé la balle du côté de la fédération russe: "S'ils me veulent, bien entendu", a-t-il déjà annoncé.