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Qualifiée pour les quarts de finale du Mondial-2014, l'équipe de France est de retour parmi le gotha international et le plus beau reste encore à venir avec un affrontement contre l'Allemagne, le rival historique, vendredi dans le légendaire Maracana de Rio de Janeiro.
Le ticket, arraché dans la douleur face au Nigeria (2-0), lundi, a acté la renaissance d'une équipe tombée plus bas que terre il y a quatre ans après le fiasco de Knysna et la fameuse grève de l?entraînement. La Fédération française de football avait fixé le Top 8 comme objectif à Didier Deschamps et ses joueurs et celui-ci a été parfaitement rempli, qui plus est avec la manière.
Des buts, du spectacle, une jeunesse triomphante et enfin un vrai patron à la barre avec Deschamps: les Bleus ont réconcilié les Français avec leur sélection. L'ancien capitaine des champions du monde (1998) et d'Europe (2000), le principal artisan de ce renouveau, ne s'y est pas trompé en exprimant au coup de sifflet final son bonheur et surtout sa "fierté" d'avoir ramené les Tricolores au premier plan.
La dernière fois qu'ils avaient atteint un quart de finale de Coupe du monde, c'était en 2006 en Allemagne, et le chef de bande s'appelait alors Zinédine Zidane. C'est dire si l'accession à ce stade de la compétition est tout sauf anodine après cette longue période de vaches maigres.
Tout est désormais possible pour la France alors que se profile un rendez-vous chargé d'histoire contre l'Allemagne. Après les deux échecs retentissants de l'ère Domenech (Euro-2008 et Mondial-2010), Laurent Blanc, le prédécesseur de Deschamps, avait déjà mené les Bleus en quart de finale de l'Euro-2012 mais personne n'avait alors osé parier quoi que ce soit sur leurs chances de survie face à la grande Espagne, championne du monde. Et le score avait été sans appel (2-0).
La donne a radicalement changé. Cette équipe est portée par une telle force collective qu'elle a parfaitement les moyens d'exorciser enfin les fantômes de Séville et de cette demi-finale du Mondial-82 entrée dans les annales (3-3 a.p., 5 t.a.b à 4).
- Apprentissage en accéléré -
La France n'a plus retrouvé la Nationalmannschaft dans une phase finale depuis la demi-finale de la Coupe du monde en 1986 au Mexique où Michel Platini et ses coéquipiers n'étaient pas parvenus à prendre leur revanche (2-0).
L'occasion qui se présente cette fois est unique, d'autant que l'Allemagne est apparue au bout du rouleau, lundi en 8e de finale, et a été poussée dans ses derniers retranchements par une vaillante Algérie (2-1, a.p.). Deschamps, en bon tacticien, n'a sans doute pas manqué de déceler les failles de son prochain adversaire.
Dans le même temps, les jeunes Français ont eux poursuivi leur apprentissage en accéléré et vont arriver en quarts de finale avec un moral au plus haut. Bousculés comme rarement depuis le début du tournoi par le Nigeria, ils ont trouvé les ressorts mentaux pour s'accrocher avant de faire plier le champion d'Afrique en fin de rencontre.
L'aisance incroyable du défenseur Raphaël Varane (21 ans), la force mentale du champion du monde U20 Paul Pogba (21 ans), héros du match après avoir traversé le premier tour comme une ombre, sont les deux symboles de cette nouvelle génération bleue, talentueuse et prête à tout croquer, avec en ligne de mire l'Euro-2016 organisé en France.
Avec l'esprit bagarreur et accrocheur du milieu Blaise Matuidi, la créativité de Mathieu Valbuena et l'efficacité retrouvée de Karim Benzema (3 buts dans ce Mondial), tous les espoirs sont permis.
Le malheureux Franck Ribéry, pièce maîtresse des Bleus forfait en raison d'une lombalgie, est déjà oublié et ne semble pas vraiment manquer à ses camarades. La star du Bayern Munich aurait été pourtant très motivé à l'idée de se frotter aux Allemands. Mais la France a su faire sa vie sans lui.