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Sobriété de rigueur, renforts policiers et même vente de mousse à raser interdite: la Colombie espère vivre vendredi sans trop d'excès un moment historique avec le premier quart de finale de Coupe du monde de son histoire contre le Brésil.
L'euphorie est immense dans le pays, galvanisé par la victoire contre l'Uruguay (2-0) samedi dernier, et de match en match, de plus en plus de supporters sortent dans les rues, vêtus du maillot jaune de l'équipe.
Le président Juan Manuel Santos, attendu à Fortaleza pour assister à la rencontre, a offert à tous les fonctionnaires un demi-jour férié pour pouvoir assister à la rencontre, ainsi que des milliers de salariés du privés, autorisés par leur entreprise à délaisser le bureau pour assister aux exploits de la sélection sur les nombreux écrans géants disposés à Bogota et d'autres villes.
"Nous pouvons battre le Brésil, pour la première fois, nous pouvons aller très loin dans un Mondial. Il ne faut pas laisser passer cette chance", lance à l'AFP Camilo Prieto, un étudiant de 21 ans de Bogota, qui a acheté un maillot pour sa fiancée.
En raison de l'interdiction de consommer de l'alcool, le jeune homme précise qu'il va suivre la partie chez des amis et non dans un bar.
La capitale colombienne, comme d'autres municipalités, ont reconduit ce qu'on appelle "la loi sèche", afin d'éviter des débordements de joie - ou de tristesse- des supporters. Un dispositif en vigueur depuis le premier match de la Colombie.
- Les bars font grise mine -
Après la victoire en huitième, la police a enregistré plus de 3.200 rixes et 34 personnes blessées dans le pays, dont cinq à Bogota, où la sécurité a été renforcée avec près de 1.600 policiers.
D'autres interdictions ont été décrétées comme celle de vendre dans la rue de la farine ou de la mousse à raser, utilisées pour des manifestations de joie qui se terminent parfois par des altercations avec les passants.
Si à Medellin (nord-ouest), la seconde ville du pays, l'alcool est autorisé, d'autres villes ont adopté un dispositif encore plus sévère: certaines ont interdit la circulation à moto ou les caravanes de véhicules, d'autres ont décrété un couvre-feu pour les mineurs après la partie.
Les tenanciers de bars ou de restaurants sont les seuls à faire un peu grise mine, car la "loi sèche" n'est pas bonne pour les affaires.
"Le Mondial n'est pas pour nous, mais pour les vendeurs ambulants. Nous affichons des pertes de 80% car nous avions remodelé l'établissement, acheté de la nourriture, des boissons, engagé du personnel extra qui va venir s'occuper de peu de monde", déplore à l'AFP Gustavo Diaz, propriétaire d'un bar dans un quartier branché du nord de Bogota.
"Le Colombien ne veut pas célébrer sans alcool et comme on peut seulement proposer des jus et des sodas pendant les matchs de la Colombie, ils préfèrent aller chez eux ou sortir de la ville", souligne ce gérant qui a installé pas moins de 16 caméras dans son commerce et observe avec dépit les vendeurs de rue écouler les maillots ou autres "vuvuzelas".
Avec malice, la Fédération des producteurs de cacao a invité la population à célébrer la partie autour d'une bonne tasse de chocolat chaud.