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"Mon objectif numéro un, c'est remporter le premier match contre le Honduras. Après, on verra", répète à l'envi depuis des mois le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, conscient de l'importance capitale que peut revêtir la rencontre inaugurale du Mondial.
Il faut remonter à 1998 pour voir une entrée en matière réussie par les Bleus, qui avaient battu l'Afrique du Sud (3-0) à Marseille. Un mois plus tard, Didier Deschamps, alors capitaine, soulevait la Coupe du monde après la victoire en finale contre le Brésil (3-0).
Depuis, les débuts français se sont soldés par des contre-performances. En 2002, il y eut la piteuse défaite contre le modeste Sénégal (1-0), en 2006 et en 2010, des pénibles nuls 0 à 0, respectivement contre la Suisse et l'Uruguay. Ce cycle, les Bleus souhaitent évidemment y mettre un terme.
En 13 éditions, la France présente un bilan plutôt mitigé sur l'exercice avec 6 victoires, 3 nuls et 4 défaites.
Même s'il est légitime de penser qu'un succès permet d'engranger de la confiance et qu'a contrario un revers a de quoi faire naître des doutes, les enseignements de ces matches ne relèvent pas à chaque coup d'une science exacte.
Preuve en sont la défaite contre l'Angleterre (3-1) au Mondial-1982 qui n'avait pas empêché la bande à Michel Platini d'atteindre les demi-finales ou le nul vierge en 2006 contre la Suisse qui n'avait pas été préjudiciable à Zidane et les siens, seulement stoppés en finale par l'Italie.
- Double pression -
Le prisme historique de la chose n'intéresse pas vraiment le milieu de terrain Blaise Matuidi, qui va disputer sa première phase finale de Coupe du monde. "Le passé est derrière nous, on regarde devant. On est une nouvelle génération, on va découvrir ce qu'est l'exigence mondiale. On se sent prêts à affronter cela, même si on est conscient de la difficulté qu'on va rencontrer."
Pour l'attaquant Loïc Rémy, l'entrée en lice "n'est pas un piège. On sait à quoi s'attendre, du moment que le premier (match) est déterminant, qu'il donne le ton."
Face au Honduras, modeste 33e nation Fifa qui n'a donc rien à perdre, les Bleus auront d'une certaine façon une double pression à gérer. Celle, naturelle, de devoir bien débuter le tournoi, et celle, conjoncturelle, de n'avoir pas d'autre choix que d'y parvenir face à un adversaire largement plus faible sur le papier.
"On suppose qu'ils vont nous rentrer dedans, estime encore Rémy en référence à la rugosité présumée du jeu hondurien. Mais on ne va pas se laisser marcher dessus. Ce serait bien de marquer rapidement aussi. C'est souvent important dans ce style de rencontre".
Un style de rencontre qui implique d'être surtout prêt le jour J, à la fois physiquement et mentalement.
A ce titre, la gestion de la préparation par Didier Deschamps et son staff, même si elle a eu son lot d'imprévu et de coups durs avec les forfaits de Franck Ribéry et Clément Grenier, a été réussie. Et ce dès avant le stage, avec la claire démarcation des 23 partants et des 7 réservistes, jusqu'à l'arrivée au Brésil avec une confiance légitimée par des matches amicaux qui ont été prometteurs (2 victoires, 1 nul).
On n'a jamais assez de garanties sur lesquelles s'appuyer...