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Huit ans à patienter: La France, qui n'a plus goûté à la saveur d'une demi-finale de Coupe du monde depuis 2006, peut retrouver une place à la table des grands si elle passe l'obstacle de l'Allemagne en quart de finale du Mondial-2014 vendredi au Maracana.
Tout un peuple bleu, qu'il soit au Brésil ou resté en France, a réglé sa montre à l'heure de Rio pour être à l'heure au coup d'envoi (13h00 locale, 18h00 française).
A l'Elysée, François Hollande regardera ce match en compagnie d'une centaine de lycéens et de Michel Hidalgo, sélectionneur à la tête des Bleus au Mondial-1982, lors d'un France-Allemagne entré dans la légende.
Tous les fans de foot qui étaient en âge de voir ce match il y a 32 ans se souviennent exactement de l'endroit où ils étaient et du déroulé dramatique de cette demi-finale: l'attentat de Schumacher sur Battiston, la France qui mène 3-1, l'égalisation allemande à 3-3, les tirs au but manqués de Six et Bossis, la défaite si cruelle des Bleus (5 t.a.b à 4)...
Quatre ans plus, toujours en demi-finale, cette fois au Mexique, la bande à Platini n'a pu prendre sa revanche (défaite 2-0) et depuis, les Bleus n'ont pas eu l'occasion de se frotter à leurs meilleurs ennemis en Coupe du monde.
"On vit l'instant présent, a insisté le capitaine et gardien Hugo Lloris. Il y a un historique entre les deux nations, mais on est concentré sur le match. On a envie d'écrire notre propre histoire. C'est un quart de finale de Coupe du monde, on a envie d'en profiter à fond."
- L'Allemagne, équipe d'exception -
Pour les plus jeunes, de toute façon, le match de Séville ne dira rien. Mais ils se rappelleront que la France d'un certain Zidane fut championne du monde en 1998 et d'Europe en 2000. Et qu'avec Zizou, les Bleus étaient parvenus à se hisser en finale du Mondial-2006 en Allemagne.
Depuis, l'équipe nationale a, dans l'ordre, déçu avec une élimination au premier tour de l'Euro-2008, consterné avec la grève infamante du bus à Knysna et a laissé un goût d'inachevé avec l'élimination en quart de finale de l'Euro-2012.
L'Allemagne est un monstre sur la planète foot, demi-finaliste de toutes les phases finales depuis 2006, que ce soit en Coupe du monde ou championnat d'Europe. Toutes les lignes de la Mannschaft comportent des joueurs d'exception, du gardien Neuer à l'attaquant Müller, auteur de quatre buts dans le tournoi au Brésil.
Mais la France a des atouts. Des joueurs, d'abord, qu'ils soient confirmés comme Benzema, qui sort d'une belle saison avec le Real Madrid, ou prometteurs, comme Pogba, le petit prodige de la Juventus. Un état d'esprit, ensuite, né de cette qualification renversante en barrage retour contre l'Ukraine (3-0) le 19 novembre, socle de la réconciliation entre l'équipe et son public. Un sélectionneur, enfin, avec Didier Deschamps, dont l'ADN rime avec victoire, lui qui souleva la Ligue des champions en 1993 et 1996, la Coupe du monde en 1998 et la Coupe d'Europe des nations en 2000.
- Le rêve est permis -
Aujourd'hui le rêve est permis, et c'est déjà un premier trophée remporté par l'équipe de France à deux ans de l'Euro organisé sur son sol.
Si la France l'emporte dans le mythique Maracana, là où aura lieu la finale de la Coupe du monde le 13 juillet, elle sera opposée en demi-finale au vainqueur de l'autre quart, Brésil-Colombie, vendredi à Fortaleza (17h00 locale, 22h00 française).
Avec France-Brésil, il serait encore question de rêve. Sauf pour la Seleçao, traumatisée par les fantômes des Bleus qui viennent hanter ses nuits les années de Coupe du monde.
La France, en quatre confrontations en Coupe du monde, a gagné trois fois contre les Brésiliens: 4 t.a.b à 3 (1-1 a.p.) en quart de finale en 1986, (3-0) en finale en 1998 et (1-0) en quart de finale en 2006.
Mais avant de penser au Brésil, il y a l'Allemagne, et comme le dit Deschamps, "une nouvelle page à écrire". On verra s'il y a matière à roman ensuite.