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Battues samedi contre toute attente par la Colombie (2-0), les joueuses de l'équipe de France savent qu'une victoire mercredi face au Mexique les enverrait quand même en 8es de finale du Mondial. Mais après leurs prestations lors des deux premiers matchs, leurs ambitions de titre sont-elles toujours légitimes?
. Une surprise, une vraie
Le revers de la France, 3e au classement Fifa, face à une équipe classée 28e et qui n'avait jamais gagné en Coupe du Monde est une vraie surprise, sans doute l'une des plus grosses dans l'histoire d'une compétition où les niveaux des équipes restent assez hétérogènes.
"Le foot féminin se resserre, on le voit tous les jours", a pourtant plaidé la latérale droite Jessica Houara. Les défaites 10-1 de l'Equateur face à la Suisse ou 10-0 de la Côte d'Ivoire contre l'Allemagne incitent tout de même à relativiser son point de vue.
Plus parlant: depuis la prise de fonction du sélectionneur Philippe Bergeroo à l'été 2013, cette défaite n'est que la troisième des Bleues en 33 matches. Les deux premières avaient été concédées devant les Etats-Unis, l'une des deux meilleures équipes du monde, et perdre contre la Colombie semble donc difficilement compatible avec les ambitions de titre affichées par les Françaises.
"On ne peut pas continuer comme ça. On doit être plus costaud que ça", a reconnu l'arrière gauche Laure Boulleau.
. De nombreux manques
Le vent et le stress après un premier match gagné contre l'Angleterre (1-0) mais pas toujours maîtrisé; la tête, les jambes ou la chaleur après celui perdu face à la Colombie: les explications aux difficultés bleues n'ont pas manqué.
"Aujourd'hui, on n'a pas mis ce qu'il fallait, à commencer par l'engagement dans les duels. Et si on s'arrête de jouer après un but, ça ne va pas être possible", a lucidement commenté Boulleau.
Mais les Bleues ont surtout payé le prix de leur inefficacité offensive, un problème qui avait déjà plombé la sélection à la fin de l'ère Bruno Bini. "Elles ont deux occasions et ça fait deux buts. Nous, on en a 10 et on n'en met pas", a résumé Houara.
"L'efficacité offensive, on sait que c'est notre petit péché. Et oui, je sais qu'on a l'impression que les super gardiennes, ça tombe toujours sur nous. Mais on travaille, je vous assure", a de son côté plaidé la milieu Camille Abily.
La capitaine Wendie Renard est en tous cas consciente du problème. "Ca va peut-être nous priver de certaines choses si on ne change pas", a-t-elle prévenu.
. "Exploser le Mexique"
La défaite complique les choses pour les Bleues, mais avec la qualification des quatre meilleurs troisièmes pour les 8e de finale, la perspective d'une élimination reste assez lointaine.
"Maintenant, il faut exploser le Mexique. On doit monter en puissance et se lâcher. C'est un match couperet et la Coupe du Monde va partir tout feu tout flamme au prochain match", pense l'attaquante Gaëtane Thiney.
Sur le papier, tout est ouvert pour les Bleues, de la première à la dernière place du groupe, en passant par une deuxième place qui pourrait leur offrir un tableau plutôt clément.
Mais le séjour à Ottawa, où sont attendus les familles et les proches des joueuses invités par la fédération, va désormais prendre un tour différent et il n'est plus question de faire jouer les remplaçantes pour ce troisième match.
Pour autant, les ambitions de sacre n'ont pas disparu sur la pelouse synthétique de Moncton. "L'Espagne a bien été championne du monde avec une défaite en poules (chez les garçons en 2010)", a rappelé Houara. "On va voir si on a le mental pour gagner une Coupe du Monde", a-t-elle ajouté.