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Il arrive trop tôt, car il aurait fait une belle finale: superbe choc, le quart de finale de Coupe du monde entre la France et l'Allemagne vendredi (22h00 françaises) à Montréal est l'occasion pour les Bleues de s'offrir le premier exploit de leur histoire.
Pour gagner une Coupe du monde, il faut battre les meilleurs. Pour une fois, cette petite phrase toute faite sonne juste. Si les Françaises veulent soulever le trophée le 5 juillet à Vancouver, elles vont devoir battre les meilleures, et les meilleures ce sont les Allemandes.
Premières au classement Fifa, championnes du monde en 2003 et en 2007, sextuples championnes d'Europe en titre, victorieuses facilement de la solide Suède (4-1) au tour précédent, les joueuses de Silvia Neid pourraient effrayer les Bleues et elles l'ont d'ailleurs longtemps fait.
"Je me souviens quand j'avais 17 ans. Tu prenais 3-0, tu ne touchais pas la balle et tu rentrais chez toi. Elles étaient vraiment au-dessus physiquement", se souvient Eugénie Le Sommer.
Mais aujourd'hui, malgré le poids des France-Allemagne chez les garçons et même si les Bleues n'ont jamais gagné en match officiel face à leurs "meilleures ennemies", dixit Griedge Mbock Bathy, "l'Allemagne ne nous fait plus peur", assure Le Sommer.
- 'on est meilleures' -
"Elles ont un sacré palmarès et nous on n'a rien. Le rapport de force est donc vite fait. Mais on reste sur deux nuls et une victoire", souligne la Bretonne.
Cette fameuse victoire, en amical à Offenbach en octobre (2-0), a montré que c'était possible. Ou l'a confirmée, plutôt, car les succès des clubs français en Ligue des Champions avaient déjà fait s'évaporer beaucoup de complexes.
"L'équipe de France s'est beaucoup améliorée. On a plus d'expérience, plus de maîtrise. Je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il y a un écart", pense ainsi l'arrière centrale Laura Georges.
Sa gardienne Sarah Bouhaddi, qui risque d'avoir plus de travail que depuis le début du tournoi, va même un peu plus loin: "Il n'y a pas de sentiment d'infériorité. Très sincèrement, je pense même qu'on est meilleures".
Meilleures que ces Allemandes à 19 buts en quatre matchs ? Peut-être. Parce que 10 de ces buts ont été marqués face à la très limitée Côte d'Ivoire. Parce que la Norvège, même ballotée en tous sens, a accroché un nul 1-1 en poules. Parce que surtout les Françaises, troisièmes au classement Fifa et qui ont battu toutes les grandes équipes ces deux dernières années, y croient dur comme fer.
- 'on règle les comptes' -
"On a envie d'aller jusqu'au bout. On est lancées et on veut tout arracher", résume Amandine Henry.
"On peut les gêner en ayant la possession, en jouant vite, en usant la défense adverse. Ca ne sera pas facile avec l'impact physique en face, mais si on arrive à résister, après on pourra poser notre jeu", pense Le Sommer.
Ce jeu français en mouvement, rapide, précis, qui a fait merveille contre le Mexique ou la Corée du Sud, des adversaires de valeur moindre et surtout infiniment moins costauds physiquement que les puissantes Allemandes.
Il ne faudra pas non plus oublier de défendre car en face, le duo Celia Sasic - Anja Mittag, nouvelles recrues du PSG, fait très mal avec déjà cinq buts chacune.
Beaucoup de joueuses se connaissent d'ailleurs très bien, voire sont très amies, comme les Parisiennes Laure Boulleau, Sabrina Delannoy et Annike Krahn.
Mais "sur ces matchs-là, il n'y a pas d'amis", promet Bergeroo. "On se salue, on est poli. On s'embrasse au début, à la fin, et entre les deux on règle les comptes".