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Après la catastrophe contre l'Allemagne (7-1), la cicatrisation risque d'être longue mais le Brésil doit proposer un visage présentable dès samedi pour le match pour la troisième place, la rencontre de tous les dangers devant ses supporteurs à Brasilia.
L'idéal pour la plupart des membres de la délégation aurait sans doute été de rentrer à la maison et d'oublier le désastre.
Les risques d'implosion du groupe ainsi que d'une nouvelle défaite sont énormes et ce fameux match de la troisième place, qui met souvent aux prises des équipes démotivées, est une sacrée épine dans le pied des Brésiliens.
L'ambiance dans les vestiaires mercredi était "horrible", a reconnu Luiz Felipe Scolari. "On a tous parlé les uns aux autres, pour être ensemble dans ce moment (difficile). On a vu la solidarité", a souligné le capitaine David Luiz.
"Je ne veux pas esquiver la responsabilité. On est tous responsables, chacun a une part (de responsabilité) dans tout ce qui arrive", a souligné Dani Alves, sur le banc contre l'Allemagne après des performances décevantes, mais qui botte en touche pour le match de la troisième place.
"Pour moi, l'important c'est la première place. Quand on ne l'obtient pas, le reste n'a pas d?importance. On porte un maillot, on représente des millions de personnes, un écusson, une nation. Il nous faut avaler cette défaite mais pour moi un match ça doit être pour être premier", a-t-il admis.
Que va faire Scolari? "Personne n'attendait ce résultat mais on va travailler pour récupérer le mental", a-t-il déclaré mardi soir. Les joueurs qui devaient avoir une journée de repos en famille selon le programme initial de la Seleçao avant le "Mineirazo"seront finalement à Teresopolis au camp de base du Brésil dès mercredi pour notamment "un entraînement régénérateur".
Par le passé, les sélectionneurs avaient tendance à faire jouer des remplaçants plus motivés en signe de remerciement pour leur implication dans la campagne. Mais on est loin de cette perspective. Il faut gagner et tenter de le faire avec la manière pour redorer un blason souillé par une défaite qui restera gravée dans toutes les mémoires.
Les onze joueurs qui seront sur le terrain au stade Mané Garrincha de Brasilia vont devoir affronter une atmosphère pesante, tendue... Tout sauf un cadeau. L'accueil des supporteurs, qui ont sifflé les joueurs à la sortie du Mineirao, risque d'être mouvementé.
- Des volontaires? -
Il faut savoir aussi quel sera le crédit accordé par les joueurs au coach. Car, c'est une évidence, si tout le monde était obligé d'adhérer au discours et à la méthode Scolari lorsqu'ils fonctionnaient (victoire Coupe des confédérations, avancée jusqu'en demi-finale), le 7-1 a fragilisé sa position. Des joueurs, comme de nombreux journalistes dans le stade au coup d'envoi, ont dû se demander si Scolari avait bien toute sa tête en alignant Bernard, un attaquant inexpérimenté jouant au Shakhtar Donetsk comme solution à l'absence de Neymar face à la machine allemande... S'interroger sur son renoncement à renforcer le milieu de terrain ou à tenter de trouver une autre voie... Et certains vont terminer en se demandant si Scolari était bien la bonne personne pour mener la barque.
Toutes les petites vexations, les erreurs, oubliées dans la victoire, vont ressurgir avec ce désastre. "La vie continue", a souligné Scolari, qui a tenté de prendre sur lui le poids de la déroute tout en avançant la thèse de l'accident d'une équipe dont la majorité des joueurs continueront à être sélectionnés par le prochain entraîneur. Thiago Silva, Neymar les absents, mais aussi David Luiz, Luiz Gustavo, Willian paraissent incontournables pour l'avenir. Seront-ils sur le terrain samedi? Les joueurs présents n'auront pas grand-chose à gagner et beaucoup à perdre. Pas sûr qu'il y ait beaucoup de volontaires même si certains voudront se racheter ou prouver qu'ils avaient leur place.