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Laurent Tillie, le sélectionneur de l'équipe de France masculine de volley-ball, vise une médaille lors du Mondial en Pologne, pour se préparer aux jeux Olympiques 2016 où les Bleus espèrent se qualifier après deux échecs consécutifs.
Les Tricolores entrent en piste dimanche (20h15) contre Porto Rico à Cracovie.
Q: "Comment sentez-vous votre équipe par rapport à l'Euro-2013?"
R: "On a le même objectif que l'an dernier, c'est à dire d'embêter les grosses équipes et de décrocher une médaille. On s'est appuyé sur les résultats de l'Euro pour stabiliser notre jeu. La Ligue mondiale a été la démonstration de notre stabilité. Maintenant, il faut voir ce que cela va donner lors du Mondial, où l'on tombe dans une poule avec quelques-unes des meilleures équipes du monde (Italie, États-Unis, Iran). On a fini cinquièmes l'an dernier en perdant en quart de finale contre les Russes (vainqueurs de l'Euro). Aujourd'hui, l'idée est de progresser. C'est dommage d'être dans la poule de la mort, mais au moins, on sera tout de suite dans le vif du sujet."
Q: Est-ce déjà une façon de se préparer pour les jeux Olympiques?
R: "Si on veut se qualifier pour les JO, il faut faire des podiums avant. Cela ne nous qualifie pas mais nous oblige à avoir des résultats, disputer des matches couperet. C'est comme cela que l'on acquiert un état d'esprit pour se qualifier. Ce mondial doit nous faire rentrer dans la peau d'une équipe qui veut aller aux Jeux. La France n'y a participé que trois fois (1988, 1992 et 2004). Et deux fois sur trois, elle avait obtenu des podiums lors des années précédentes que ce soit à l'Euro ou au Mondial."
Q: Le volley-ball est moins populaire en France que le basket-ball ou le handball. Le manque de résultats explique-t-il tout?
R: "Non, il n'y pas que ça. La plupart des dirigeants et des personnalités impliquées dans le volley nous ont dit il y a plusieurs années: +Faites des résultats et on vous suivra.+ La France a eu des résultats, mais il n'y a rien eu de fait au niveau de la communication, ou peu de choses. La communication, afin d'attirer de nouveaux licenciés (environ 100.000 actuellement, Ndlr), cela se travaille au quotidien. La Ligue et la Fédération, doivent réaliser ce travail en commun. Pour se développer, le volley a aussi besoin que les clubs professionnels fassent le job au niveau des régions. On fait une grosse rivière avec des petits ruisseaux. Ce sont les petits ruisseaux qui font venir de l'intérêt. Notre championnat est bon. C'est l'un des plus homogènes en Europe mais on ne communique pas assez. Il y a aussi un manque d'argent, parce que l'on manque de sponsors, de structures. Et le volleyeur, lorsqu'il arrête sa carrière, a tendance à laisser tomber son sport. Il n'y a pas de suivi longitudinal."
Q: Il y a aussi un problème pour intéresser les jeunes ? Comment l'expliquez-vous?
R: "On est l'un des seuls pays au monde à avoir autant de sports collectifs ayant de bons résultats: en basket, foot, rugby, handball. Le volley est le moins bon en matière de résultat et sur la façon de se développer. En France, il a le réflexe de ne pas prendre de risque et de s'organiser autour de lui-même au lieu de penser à un projet et à une dimension universelle. Et puis, il est de moins en moins pratiqué à l'école, parce que les enseignants vont vers les sports où ils sont le plus aidés. Le handball et le basket investissent les collèges, les écoles. Nous n'avons pas la masse. Donc, il faut que l'on se bouge les fesses pour essayer de mieux vendre ce que l'on produit."