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Dans la quête d'un 3e titre mondial sur le sol britannique, l'Australie version Michael Cheika part largement favorite face à l?Écosse, brave mais limitée, dans le quart de finale le plus déséquilibré, dimanche (17h00) à Twickenham.
Bien sûr rien n'est jamais écrit dans le rugby, bien sûr les Écossais ont remporté deux des trois dernières confrontations avec les Wallabies (9-8 en 2009, 9-6 en 2012), bien sûr...
Reste que l'impression laissée par cette Australie-là, en opération commando depuis un an sous la férule de Cheika, entraîneur à succès au Leinster (Coupe d'Europe 2009) et aux Waratahs (Super Rugby 2014), n'incite guère à l'optimisme au pays du kilt et du haggis.
Les Écossais de Vern Cotter, lancés plein fer au début de l'épreuve (10 points après deux matches), ont perdu le fil par la suite, puis le souffle et enfin le contrôle face aux Samoa qu'ils ont eu toutes les peines du monde à dompter (36-33) pour atteindre le grand huit, leur objectif, aux dépens des si enthousiastes Japonais.
Face à eux désormais, c'est une sorte d'Everest qui se présente, sans accès ni faille apparents. "Ce sera difficile, aucun doute là-dessus. Il faudra avoir confiance en nos capacités à marquer, même si on sait à quel point ce sera compliqué", déclare le pilier gauche Alaisdair Dickinson.
"C'est pour l'instant l'équipe la plus en forme, clairement, poursuit-il. Elle a été excellente contre l'Angleterre et montré qu'elle pouvait être très réaliste contre le Pays de Galles. On dirait qu'ils ont dressé un mur sur leur ligne d'en-but. Je ne sais pas s'il y a une formule magique pour bien entrer dans un match, mais en tout cas, on en aura besoin si on veut exister pendant 80 minutes. Ce sera un test énorme pour nous".
- Perfectionniste Cheika -
Le XV du Chardon, privé de son talonneur Ross Ford et du deuxième ligne Jonny Gray, suspendus, aura-t-il suffisamment de piques pour empêcher, freiner la marche en avant australienne ? Résistera-t-il à la puissance sudiste dont on a du mal à cerner les limites ?
Offensivement, ils ont étourdi les Anglais (33-13) avec Bernard Foley à la baguette 3 octobre. Défensivement, ils ont éc?uré les Gallois (15-6) une semaine plus tard avec sept minutes passées en double infériorité numérique où la solidarité, le courage et le don de soi ont fait merveille.
Et que dire de leur conquête, avec Michael Hooper en roi des rucks, Kane Douglas en maître-ès placages, de leur mêlée, en souffrance absolue lors de la tournée d'automne 2014 - deux essais de pénalité concédés - transfigurée depuis par l'expertise de l'ancien talonneur Puma Mario Ledesma.
Dans ce paysage idyllique, où manquent toutefois l'arrière Israel Folau et le numéro 8 David Pocock, seul un brin de suffisance pourrait contrarier ces Wallabies. D'où le discours ambitieux du sélectionneur.
"Notre objectif est de faire mieux que contre le pays de Galles. Il y a beaucoup de secteurs où on peut encore s'améliorer, confie le perfectionniste Cheika. Dans ce match qui s'annonce dur et engagé, physique et compliqué, il y aura des moments où on sera sous pression et où on ne s'en sortira que grâce à notre force de caractère".
Pas d'excès de confiance donc côté wallaby. "On ne disait pas tout ça de nous il y a quelques mois et, pour nous, les choses n'ont pas changé", prévient-il. Ni leur objectif: broder une troisième étoile sur leur maillot doré.