Happy Birthday : |
Tremblement de terre à Twickenham... L'Angleterre, pays organisateur et berceau du rugby, ne verra pas les quarts de finale de "sa" Coupe du monde après sa déroute face à l'Australie (33-13) samedi.
On promettait du suspense, les Australiens ne l'ont pas entendu de cette oreille en jetant un froid terrible sur toute l'Angleterre, première nation hôte à plier bagages avant les quarts de finale.
Le dernier choc de cette poule, ici même dans une semaine, entre les Wallabies et les Dragons Gallois dont les supporteurs s'apprêtaient à passer une nuit blanche bien alcoolisée du côté de Cardiff, ne désignera que l'ordre de sortie. Avec les Springboks à éviter en priorité.
Soirée de folie, soirée de Foley, qui a réalisé une première période de rêve ponctuée de deux essais qui ne doivent qu'à son inspiration.
Mais quelle désillusion pour les sujets de sa Majesté ! Une semaine après les Gallois, victorieux (28-25), les Wallabies ont su relever un défi colossal, éteindre une nation unie qui faisait front depuis une semaine derrière son XV, histoire de sauver ce qui pouvait encore l'être.
-Méconnaissables-
C'est même une revanche éclatante et symbolique pour les +Aussies+, surtout pour son centre Matt Giteau qui était de la finale mondiale perdue, chez lui, à Sydney en 2003 face à ces mêmes adversaires.
L'Angleterre a perdu, le reste du monde peut sourire. Ce n'était pas écrit vu le contexte, dans cette poule qu'on savait mortelle, sans s'imaginer que ce serait le pays hôte qui en serait la victime.
C'est même une énorme surprise si on se retourne et qu'on repense aux coups durs et aux bosses qui ont accompagné les Gallois depuis un mois, à ces Australiens qui n'en menaient vraiment pas large question mêlée il y a moins d'un an.
Malgré un baroud d'honneur débuté peu avant l'heure de jeu, qui leur a permis de remonter dix points au score (essai de Watson, pénalité de Farrell), le jour du jugement a sonné et il est impitoyable pour le sélectionneur Stuart Lancaster, marqué à jamais par ce double échec. Et pour le capitaine Chris Robshaw, qui n'a pas su effacer son choix final contre les Gallois.
Pourtant, Twickenham était à l'unisson de son XV, l'a porté pour ce match du rachat mais a compris au bout de vingt minutes que le désastre gallois, bien ancré dans les têtes de ses protégés, avait fait son oeuvre.
Les Anglais ont paru petits face aux Australiens, face à leur destin, face à l'histoire.
-Pas d'étincelle-
Impuissants offensivement, hormis peut-être l'anguille Jonny May, ils ont perdu la majorité des combats au sol face à la paire de sécateurs Pocock-Hooper, ont manqué d'imagination malgré les jambes de feu du revenant Jonathan Joseph.
Pire, leur mêlée, qu'ils considéraient comme supérieure à celle des hommes de Michael Cheika, a vacillé, avant de subir trois affronts (26, 33, 48) qui ont plombé davantage encore leur moral qui rasait les pâquerettes après la pause.
"Swing low sweet chariot" a eu beau résonner dans les travées de Twickenham en plein cauchemar, en attente de la moindre étincelle capable d'inverser la tendance qui n'est finalement jamais venue.
Et la lumière est venue de Foley, 28 points au final, dans tous les bons coups et maître des lieux avec deux essais plein de talent.
Sur le premier, il prend un intervalle laissé ouvert par Launchbury et Youngs et se joue de Brown (20). Sur le deuxième, il enclenche un renversement d'attaque, mise à son intérieur sur Kuridrani, qui lui remet à hauteur (3-17, 35).
La victoire avait déjà choisi son camp. Les Anglais cherchaient déjà les raisons de la défaite. L'ambiance promet d'être maussade lors de la dernière semaine, jusqu'au dernier match sans enjeu face à l'Uruguay, samedi à Manchester.