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Le deuxième ligne Pascal Papé est revenu pour l'AFP, lors de la préparation de l'équipe de France à Tignes, sur sa "dernière mission avec le XV de France", la Coupe du monde, durant laquelle il a "à coeur de transmettre certaines valeurs" mais aussi de montrer qu'à 34 ans, il n'est "pas encore pourri".
Q: Comment trouvez-vous votre place dans ce groupe, plus jeune que celui de la Coupe du monde 2011?
R: "Il y a les plus vieux comme Titi (Dusautoir), Nico (Mas), moi... On n'est pas forcément là pour dire ce qu'il y a à faire car chaque expérience doit être vécue intensément par chaque joueur. Mais on est là plus pour aiguiller, peut-être conseiller parfois. L'important c'est que chacun profite pleinement de son expérience, avec sa personnalité et son caractère."
Q: Vous semblez vous épanouir dans ce rôle de relais?
R: "C'est ma dernière mission avec le XV de France donc j'ai à coeur de transmettre certaines valeurs. Ca va bien avec mon poste de deuxième ligne. J'ai eu la chance de jouer avec Fabien Pelous qui m'a aiguillé avec son expérience. Je ne me comparerai pas à Fabien Pelous, car c'est un immense joueur, mais si je peux à mon tour relayer cette expérience, ce vécu, à Alex (Flanquart) et même à Mama (Maestri) qui a un peu plus d'expérience, je le fais."
Q: Vous avez besoin de créer un environnement familial pour vous dépasser?
R: "Oui, j'ai besoin de me sentir entouré de copains. Après, on ne peux pas avoir les mêmes affinités avec tous. Mais aujourd'hui, c'est le club France et j'attache beaucoup d'importance à ce qu'on soit comme une famille, qu'on se retrouve tous sur la même longueur d'onde et avec le même objectif. En 2011, ce qui a fait notre force, c'est peut-être le caractère et la personnalité de chaque joueur. Là je sens qu'il y a du caractère dans cette équipe et qu'il est en train de se dévoiler."
Q: Ces valeurs ont aussi guidé vos choix de club?
R: "Tout à fait. Bourgoin, c'est mon club de coeur, c'est celui qui m'a permis de grandir en tant qu'homme, ce qui est plus important encore que d'être un grand rugbyman. Castres, c'est aussi un club familial. Le Stade Français, c'est assez paradoxal car c'est la capitale, mais je savais que c'était une grande famille, qu'on s'éclatait à côté, que les joueurs étaient sans arrêt en train de manger les uns chez les autres et de prendre du plaisir à sa voir. J'ai toujours eu un penchant pour ces valeurs et je pense que c'est la Berjallie qui m'a transmis cela."
Q: Le fait que ce soit votre dernière Coupe du monde donne un parfum particulier à l'expérience?
R: "Exactement, je la positive. Je me dis que ce n'est que du plaisir, j'en ch... pour finir grand. Tous les instants sont agréables, même de venir voir la presse, parce que je sais que ça s'arrêtera un jour."
Q: On vous sent serein...
R: "C'est marrant parce que tout ça c'est comme si c'était hier. Ca passe à une vitesse... Tout ça, il faut en profiter un maximum. Je prends du plaisir dans tous les instants, aux repas, en recup, en séances de physique. Je sais que ce sont des moments privilégiés, qu'il y a tellement d'autres joueurs à mon poste qui aimeraient être là et que finalement, ça va s'arrêter un jour. Donc je ne veux pas avoir de regrets, me donner à fond et montrer que j'ai peut-être 34 ans et demi mais que je ne suis pas encore pourri."
Q: La concurrence à votre poste est de plus en plus ardue. Comment le vivez-vous ?
R: "C'est la vie d'un sportif. Nous, on a poussé des joueurs vers la sortie et ça va être à nous de sortir, si possible par la grande porte. Il y a un super objectif, un super challenge. Si on peut continuer à amener ce qu'on peut à l'équipe... Il ne faut pas se cacher derrière l'âge, même à 34 ans on peut amener quelque chose de fort."
Q: Avez-vous aussi la conviction que le XV de France n'a pas réalisé tout son potentiel ?
R: "Complètement, ça se voit. En 2011, on avait de la personnalité mais moins de talent. Aujourd'hui, on a du talent à revendre, j'en suis persuadé. On a été souvent des gentils garçons qui apprenaient bien les leçons. Mais l'équipe a totalement changé d'état d'esprit. On est en mode commando, on sait qu'il faut être guerrier sur le terrain. On avance caché mais on croit en nous."