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Que ce fut dur pour l'Italie! La Squadra Azzurra s'est imposée petitement et sans génie contre le Canada (23-18) samedi pour conserver intactes ses chances d'accéder pour la première fois aux quarts de finale d'une Coupe du monde.
L'Italie de Jacques Brunel peut oublier ce match: elle a rempli son contrat en allant chercher un succès, mais elle repart de Leeds avec plus de doutes que de certitudes. Pas la meilleure préparation avant d'affronter l'Irlande au Stade olympique de Londres le 4 octobre.
Certes l'Italie a été performante en touche et en mêlée. Mais pour le reste, rien à se mettre sous la dent ou presque. Le bruyant public d'Elland Road, le stade de Leeds United, l'a vite compris en se rangeant dès le début du match derrière les Canadiens.
Parce qu'en revanche, eux ont joué! Ils ont tenté crânement leur chance et il s'en est fallu de peu que le match vire en leur faveur. Un essai refusé après vidéo (47) et un en-avant volontaire sur un deux contre un qui aurait pu se transformer en essai de pénalité (71): les Italiens peuvent se dire veinards.
"Les Canadiens ont imposé leur jeu toute la partie. Contre l'Irlande, (...) avec une équipe comme aujourd'hui, on va prendre 30 points. Sans plus d'engagement et de précision, il n'y aura même pas de bataille", pestait Brunel après la rencontre.
- Le Canada n'a pas osé... -
Déchaînés, les hommes en rouge ont notamment été dominateurs sur les zones de contacts. Et leur jeu de mouvement, inspiré par leur capitaine Tyler Adron et l'ailier DTH van der Merwe a posé de gros problèmes aux Italiens.
Les "Canucks" ont vite pris l'avantage grâce à un magnifique essai de Van der Merwe, à la relance puis à la conclusion d'une action de plus de 80 mètres (0-10, 16).
Mais les Italiens comblaient l'écart. Edoardo Gori s'échappait d'un regroupement pour envoyer son pilier Michele Rizzo à l'essai (17).
Les joueurs de Jacques Brunel rentraient alors non sans mal dans le match. Ils passaient même devant juste avant la pause (13-10), en bénéficiant de l'engagement parfois limite des Canadiens.
Mais ces derniers réalisaient une entame de seconde période épatante. Ils prenaient l'avantage grâce à une superbe percée de l'arrière Matt Evans (15-13, 45). Un raffut et une accélération d'école...
Incapables d'enrayer les enchaînements adverses, les Italiens ne remettaient plus le doigt sur le ballon. Et sans la vidéo, signalant un en-avant sur un essai canadien, ils se seraient retrouvés largement distancés.
Malheureusement pour les "Canucks", l'expérience accumulée dans le Tournoi des six nations guettait au coin du bois. Sur leur première incursion de la seconde période dans les 22 m canadiens, l'Italie envoyait le centre Gonzalo Garcia dans l'en-but (20-15, 58). Sans brio, mais efficace.
Quant aux Canadiens, ils regretteront sûrement la pénalité tentée et réussie à moins de dix minutes de la fin (20-18, 72). Ils sont revenus à deux points... Peut-être auraient-ils dû imiter les Japonais qui, dans une situation pareille, avaient trouvé une touche face à l'Afrique du Sud samedi dernier. Avant d'inscrire l'essai de la victoire au bout d'une action ahurissante et de créer l'une des plus grandes surprises de l'histoire du rugby.
Les "Canucks" n'ont pas osé...
"Nous avons pensé à faire comme les Japonais, mais nous avons jeté un coup d'oeil à l'horloge", regrettait l'entraîneur Kieran Crowley, dépité. "Nous pensions encore avoir le temps (...) L'ironie, c'est qu'après avoir pris les trois points, nous n'avons plus touché au ballon."