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Meilleure équipe européenne de ces deux dernières saisons, l'Irlande entend bien briser la malédiction qui la frappe en Coupe du monde où elle n'a jamais dépassé le stade des quarts de finale.
Le Néo-Zélandais Joe Schmidt réussira-t-il là où ses prédécesseurs irlandais ont échoué ? Ni Eddie O'Sullivan ni Declan Kidney, pour se limiter aux deux derniers sélectionneurs, ne sont en effet parvenus à hisser dans le dernier carré le XV du Trèfle, cinq fois quart de finaliste de la Coupe du monde.
L'affaire se présentait pourtant bien les deux dernières fois. En 2007, l'Irlande venait ainsi de remporter deux années de suite l'honorifique Triple couronne dans le Tournoi, achevé chaque fois à la deuxième place avec le même nombre de points que le XV de France.
Patatras ! Elle fut éjectée de la Coupe du monde dès la phase de poules avec deux défaites au compteur.
Ce fut à peine mieux quatre ans plus tard en Nouvelle-Zélande, où la bande de Brian O'Driscoll, après avoir réalisé le Grand Chelem en 2009, a cette fois atteint les quarts de finale.
Mais, alors favorite après sa victoire en poule contre l'Australie (15-6), la première contre une nation de l'hémisphère Sud depuis 1979, elle a chuté contre le pays de Galles (10-22). De quoi s'interroger sur la capacité des Irlandais à se sublimer, ou à supporter la pression, dans les grands rendez-vous.
"Tout allait bien pour nous et le pays entier était derrière nous. Je ne sais pas si (nous avons perdu) par suffisance ou tout simplement parce que (l'adversaire) était meilleur que nous", soulignait récemment l'ouvreur irlandais Jonathan Sexton.
- Gonflé de confiance -
La mission redressement a donc été confiée après le Tournoi 2013 à Joe Schmidt, manager du grand Leinster champion d'Europe en 2011 et 2012.
Pour des résultats quasi immédiats: le XV du Trèfle se présente cette année gonflé de confiance après avoir remporté le Tournoi en 2014 et 2015, réalisant le doublé pour la première fois depuis 1948-1949.
Il est également passé à quelques minutes de la première victoire de son histoire contre les All Blacks (22-24 en novembre 2013), puis a battu l'Afrique du Sud (29-15) et l'Australie (26-23) en novembre dernier.
Ceci en pratiquant un jeu plutôt pragmatique, s'appuyant sur ses points forts traditionnels: agressivité autour des rucks, habileté en touche, sur les groupés-pénétrants et sous les ballons hauts, et jeu au pied.
Cette stratégie est mise en oeuvre sur le terrain par des joueurs confirmés, habitués depuis des années à jouer ensemble en sélection ou dans les provinces, surtout devant, autour du capitaine Paul O'Connell qui tirera sa révérence internationale après la Coupe du monde.
En forme, la troisième ligne O'Brien-Heaslip-O'Mahony fait figure de poison pour n'importe quelle équipe; derrière, la paire de demis Murray-Sexton est rodée tandis que le jeune centre Robbie Henshaw est espéré comme le nouveau O'Driscoll.
Mais la défaite subie à domicile samedi dernier contre le pays de Galles en préparation (10-16) a sonné comme un avertissement, sans frais.
Et des doutes entourent l'état de forme de Sean O'Brien, longtemps blessé cette saison, et du pilier gauche Cian Healy, qui n'a toujours pas rejoué depuis son opération du cou au printemps.
Subsiste surtout donc un point d'interrogation sur la capacité du XV du Trèfle à cette fois assumer les attentes de tout un peuple.