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Étonnamment fébrile et maladroite, la Nouvelle-Zélande a entamé la défense de son titre de championne du monde par une pénible victoire (26-16) contre des Argentins joueurs et accrocheurs, dimanche à Wembley.
On a bien cru pendant près d'une heure que les maîtres du rugby allaient chuter d'entrée dans le temple du football anglais.
Sous les yeux de 89.019 spectateurs --nouveau record pour un match de Coupe du monde-- oscillant entre enthousiasme et incrédulité, les All Blacks ont ainsi longtemps été menés et n'ont repris l'avantage qu'à la 57e minute. Avant de distancer définitivement 10 minutes plus tard les Pumas qu'ils ont toujours battus (21 victoires pour un nul).
Mais il faut décidément croire que cette Coupe du monde réserve quelques surprises, comme les Springboks en ont fait l'amère expérience samedi face au Japon (32-34).
Les champions du monde, qui rêvent de devenir les premiers à conserver la couronne et d'en coiffer une pour la première fois hors de leur sol, ont eux gagné, grâce notamment à l'apport de leur banc dans une deuxième période qu'ils ont largement dominée (77% d'occupation).
Et les Argentins sont beaucoup plus réputés que les Japonais, eux qui ne cessent de progresser depuis leur intégration dans le Four Nations en 2012, comme en témoigne leur premier succès contre l'Afrique du Sud cet été (37-25 à Durban le 8 août).
- En-avants et indiscipline -
Mais ce succès étriqué montre que rien ne sera sans doute facile pour les All Blacks dans leur quête. Du moins jusqu'aux quarts de finale (face au deuxième de la poule D, France ou Irlande ?) vers lesquels ils se dirigent tout droit désormais puisque leurs trois prochains adversaires (Géorgie, Namibie et Tonga) ne devraient pas peser lourd.
Car pendant une heure, ils ont bafouillé leur rugby, commettant un nombre incroyable d'en avants (sept) malgré un XV de départ gorgé d'expérience (1013 sélections). Comme celui-ci de Nehe Milner-Skudder qui n'avait plus qu'à aplatir après un beau travail de Sonny Bill Williams (47) ou celui-ci de Beauden Barrett dans les 22 mètres au contact (51).
Les All Blacks ont aussi fait preuve d'indiscipline, en témoignent les deux cartons jaunes reçus coup sur coup par Richie McCaw (30) et Conrad Smith (38) pour des actes d'antijeu. Le "roi" McCaw qui, pour sa 143e sélection (record mondial), a été chambré puis hué par une bonne partie du public de Wembley plutôt acquis à la cause argentine.
Ils ont surtout été contrés par les Argentins qui, après avoir réglé leurs problèmes d'indiscipline (sept pénalités concédées dans les 20 premières minutes), n'ont pas seulement joué sur leurs habituels points forts (conquête et précision au pied). Ils ont aussi beaucoup tenté dans le sillage de Juan Martin Hernandez, qui a confirmé qu'il restait bien le "Mago" (magicien).
- Force tranquille -
A la mi-temps, les All Blacks menés (12-13) devaient ainsi se contenter de quatre pénalités de Dan Carter (4, 10, 18 et 40), alors que les Pumas avaient déjà aplati une fois dans l'en-but par Guido Petti (21).
Les Argentins, qui confirment décidément leur statut de "gâcheurs de fête" ont même pris quatre longueurs d'avance (16-12) lorsque Nicolas Sanchez a passé une pénalité au retour des vestiaires (42).
Mais cette Nouvelle-Zélande est sûre de sa force après avoir glané, depuis son titre mondial en 2011, 42 victoires, pour deux nuls et trois petites défaites.
Elle ne s'est ainsi pas affolée. Au lieu de tenter une pénalité pour se rapprocher, les All Blacks ont ainsi tapé en touche, Aaron Smith partant ensuite au ras pour redonner l'avantage (57, 19-16). Avant que Sam Cane, décalé par Sonny Bill Williams (deux entrants), ne mette les siens à l'abri (67). Après une petite peur bleu ciel.