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Des difficultés à entrer dans les matches, en mêlée fermée et autour des regroupements: les grands favoris All Blacks ont montré quelques failles avant de retrouver samedi à Cardiff le XV de France, en quarts de finale de la Coupe du monde.
Aux Français d'essayer d'en profiter. Pour éviter de s'exposer à leurs enchaînements éclairs, menés par des joueurs hors-normes.
Derrière les chiffres...
25 essais marqués, 43,5 points inscrits en moyenne par match, trois bonus offensifs récoltés en quatre rencontres: sur le papier, le parcours lors de la phase de poules des champions du monde en titre est (presque) parfait.
De nombreuses équipes se satisferaient d'un tel bilan, pas la Nouvelle-Zélande, qui n'a survolé aucun de ses matches, hormis celui face aux faibles Namibiens (58-14). Le troisième ligne Jerome Kaino en est conscient: "Nous n'avons pas pu mettre en place notre jeu naturel, parce que les oppositions ont été de qualités. Toutes les équipes nous ont proposé un gros défi et nous empêchés de réaliser les performances que nous voulions."
Mais d'après Kaino, les All Blacks montent en puissance: "Nous sommes doucement montés en puissance ces dernières semaines face à des équipes physiques comme la Namibie, la Géorgie et l'Argentine. Et ensuite, lors du dernier match face aux Tonga (47-9), je pense que nous avons pu jouer à notre niveau."
Du retard à l'allumage
Certes, les All Blacks ont écrasé les Tonga. Mais ils ne menaient que 14 à 3 à la pause, après avoir écopé deux minutes auparavant d'un carton jaune, pour lequel ils ont essuyé les sifflés de Saint James' Park, à Newcastle. Une semaine auparavant, ils avaient rejoint les vestiaires encore sous la menace des Géorgiens (22-10, score final 43-10) et, en ouverture, l'Argentine, seule équipe de haut niveau international rencontrée jusqu'à présent, a même mené jusqu'à l'heure de jeu !
De quoi accréditer l'idée que les All Blacks finissent en boulet de canon leurs matches, mais aussi et peut-être surtout qu'ils ont du mal à rentrer dedans. "Je ne sais pas si nous sommes une équipe qui ne joue qu'une mi-temps. Dans le passé, nous avons prouvé que nous étions une équipe à temps plein", expliquait vendredi soir leur sélectionneur, Steve Hansen. Rebelote samedi soir au Millennium, alors qu'ils auront bénéficié de deux jours de "repos" de plus que les Français, qui ont joué dimanche ?
Une conquête bancale
Face aux Argentins, Géorgiens et surtout contre les Tongiens, les All Blacks ont été bousculés, voire plus, en mêlée fermée. Ils auraient ainsi pu encaisser un essai de pénalité après avoir été pénalisés à plusieurs reprises devant leur ligne sur une série de mêlées devant la ligne. Et face à la France, ils seront privés de leur "gaucher" expérimenté Tony Woodcock, deuxième pilier le plus capé de l'Histoire (118 sél.), contraint de renoncer à la fin du mondial. Samedi, c'est Wyatt Crockett qui occupera le poste.
Autre motif d'inquiétude, soulevé par les All Blacks devant la presse mardi, leur faible rendement autour des regroupements, dans le sillage de Richie McCaw moins performant (car plus surveillé ?) dans ce secteur que par le passé. "Nous devons progresser autour des regroupements et sur les points de rencontre. Nous allons nous focaliser là-dessus", a ainsi estimé Jerome Kaino, troisième ligne des All Blacks qui n'ont récupéré que 27 ballons dans les regroupements lors de la phase de poules (18 pour la France et 38 le pays de Galles, meilleure équipe dans ce domaine).
Mais d'après Steve Hansen, c'est fait exprès: "Nous n'avons pas été beaucoup +contester+ dans les rucks mais avons préféré mettre de la pression aux équipes adverses en montant rapidement en ligne en défense. Nous choisissons d'aller +contester+ dans les rucks ou non en fonction du profil de l'adversaire."
Vu la performance des Irlandais face aux Bleus dimanche, ils serait étonnant que les All Blacks n'aillent pas mettre leurs mains dans ce secteur-clé...