Happy Birthday : |
Le XV de France s'est donné de l'élan pour la suite de la Coupe du monde en s'offrant avec une certaine maîtrise l'Italie samedi (32-10); reste à l'entretenir par une prestation aboutie dès mercredi contre la Roumanie.
+ LES BLEUS SOLIDES SUR LES BASES
Le manager Philippe Saint-André peut souffler. Ses troupes, qui n'ont pas été un modèle de constance ces dernières années, ont globalement maîtrisé leur entrée en lice face à une équipe d'Italie faiblarde mais batailleuse. "On a vu une équipe de France rassurante, maîtresse de son rugby, puissante, forte sur les bases, qui a su construire son match", se félicite ainsi PSA.
Le XV de France, dont l'ossature était reconduite depuis trois matches maintenant, a assis sa domination sur les fondamentaux du jeu, à savoir la conquête statique et dynamique. La première ligne Ben Arous-Guirado-Slimani a souvent poussé à la faute son vis-à-vis et les Bleus ont ainsi récupéré cinq pénalités sur introduction italienne. Au sol, si les Italiens ont réussi à ralentir les ballons d'attaque français, les Bleus ont gratté quelques munitions. Dans l'ensemble, la puissance des avants français a fait des ravages sur les points de rencontre, à l'image des nombreux plaquages positifs observés.
La défense a également tenu la route, avec des montées collectives agressives à l'extrême limite du hors-jeu et une bonne circulation des joueurs. Seul rappel à l'ordre, un oubli sur les extérieurs sur l'essai italien de Giovanbattista Venditti.
Enfin, les buteurs Frédéric Michalak (19 points) et Scott Spedding (3 points) ont été au rendez-vous. L'ouvreur a frappé deux fois le poteau en première période mais a ensuite réglé la mire. Avec 80% de réussite, les artificiers français sont dans les standards internationaux.
+ DES INTENTIONS MAIS DU DECHET
C'est bien sûr offensivement que le bât blesse, à l'image de tout le mandat écoulé. Pourtant, il faut mettre au crédit des Bleus de réelles intentions de créer, alors que la pression de l'événement aurait pu les inciter à se réfugier dans un rugby restrictif, comme cela a pu se produire par le passé. "Je n'ai pas senti une équipe timorée et ça c'était important", se félicite PSA. On a vu les Français se faire des passes jusqu'aux ailes, avec plus ou moins de bonheur. Cela a abouti à deux essais bien construits, dont le premier de Rabah Slimani après un contre de 70 mètres.
Mais il y a eu aussi énormément de déperdition technique (passes mal ajustées, en-avants) et tactique (impatience, fébrilité dans les zones de marque) qui laisse un goût d'inachevé. "On voulait mettre plus de vitesse, plus de tempo", regrette PSA. "Souvent on a franchi ce premier rideau italien mais on doit faire mieux sur la qualité de présentation du ballon." Ces maux récurrents peinent décidément à guérir..."Bien sûr que ce n'est pas le match parfait mais le match parfait il faudra le faire un peu plus tard", rétorque le manager.
+ PRETS POUR LA ROUMANIE
Désormais bien lancés, les Bleus vont enchaîner mercredi face à la Roumanie au Stade Olympique de Londres. En attendant que le XV de départ ne soit dévoilé lundi (13H00 françaises), il est certain qu'il y aura "beaucoup de changements". "J'ai plein de joueurs qui n'étaient pas dans le groupe des 23 (samedi, ndlr) et qui ont envie de rentrer dans cette compétition, qui sont frais, dispo et déterminés", assure Saint-André.
Parmi eux se trouvent le centre Wesley Fofana, convalescent d'une blessure à une cuisse mais suffisamment remis pour débuter mercredi (21H00 françaises). Les 8 joueurs restés en tribunes samedi seront donc sur la feuille de match. Et 15 autres "seront obligés de doubler", dixit Saint-André. L'ailier Yoann Huget, qui était prévu titulaire contre les "Chênes", n'aura pas cette chance puisqu'il s'est gravement blessé à un genou.
Pour ceux alignés à Twickenham, la priorité est donc à la "récupération". "Les Roumains vont, eux, rentrer dans la compétition donc ils vont être frais", souligne PSA. "Ils se préparent depuis deux mois et demi pour ce match", renchérit-il en rappelant qu'il avait lui-même perdu contre la Roumanie, en 1990 à Auch (12-6). Une manière d'affirmer qu'il prend la mesure du défi.