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Même remanié, on ne voit vraiment pas ce qui pourrait faire dérailler le XV de France mercredi (21H00 françaises) face aux modestes "Chênes" roumains, contre lesquels il faudra faire le plein pour le deuxième rendez-vous de Coupe du monde, au stade Olympique de Londres.
Bien sûr, après un week-end qui a vu le Japon piétiner avec entrain l'honneur de l'Afrique du Sud (34-32), certains diront qu'il ne faut jurer de rien. Surtout quand il s'agit du XV de France, cette équipe capable de s'auto-dissoudre contre les Tonga il y a quatre ans (19-14) puis d'engager un terrible bras de fer face à la Nouvelle-Zélande quelques semaines plus tard (8-7) en finale de la Coupe du monde.
Bref, les souvenirs d'accidents industriels ne sont jamais très loin et autant les garder en tête avant d'aborder ce qui doit être un simple examen de routine, contre la 17e nation mondiale.
D'ailleurs, en guise d'avertissement, le manager-sélectionneur Philippe Saint-André a rappelé qu'il avait laissé un peu de sa dignité face aux Roumains à Auch en mai 1990 lors d'une infamante défaite 12-6. "J'aurais honte de montrer ces images à mes joueurs, ce n'était pas le même rugby", est convenu PSA cette semaine.
C'était aussi un temps où la Roumanie faisait encore peur à quelques uns par les vertus de ses avants, décrochant ci et là quelques succès d'estime. Depuis, les structures du rugby roumain se sont délitées et le petit championnat semi-professionnel survit balin-balan.
Pourquoi donc tout gâcher alors que le XV de France a plutôt bien lancé sa Coupe du monde samedi à Twickenham contre l'Italie (32-10) ?
- Les coiffeurs en piste -
Il y a un petit élan à entretenir, nourri de trois victoires d'affilée contre l'Angleterre (25-20), l'Ecosse (19-16) en matches de préparation, puis les Azzuri. Loin d'être anodin: un quatrième succès permettrait d'égaler la meilleure série de l'ère Saint-André (juin-novembre 2012) et la perspective d'un cinquième en suivant face au Canada (1er octobre) inaugurerait un enchaînement inédit et fort à propos.
Du match de samedi, les esprits chagrins regretteront ce très hypothétique point de bonus offensif laissé en route et qu'il s'agira de rapidement assurer contre la Roumanie du Gallois Lynn Howells.
Cette fois, c'est l'occasion parfaite de mettre de l'huile dans les rouages offensifs, en dépit de la douloureuse défection de l'ailier Yoann Huget, genou droit meurtri contre l'Italie et déjà rentré en France.
Dans cette perspective, et en misant d'abord sur la fraîcheur des troupes quatre jours après les premières cavalcades, l'encadrement des Bleus a très largement chamboulé son XV de départ, opérant 13 changements. Seuls le troisième ligne centre Louis Picamoles et l'ailier Noa Nakaitaci doubleront.
Pour le reste, le mot d'ordre sera de déplacer les solides Roumains qui n'ont paraît-il pas perdu leur goût du combat et feront pour l'occasion leur entrée de la compétition avec l'appétit intact.
- Asphyxier l'adversaire -
"Nos points forts, c'est évidemment une grosse défense, la puissance de nos avants", résume le président de la Fédération roumaine Hari Dumitras, capitaine des Chênes en 1990 lors de leur dernière victoire face aux Bleus. "Mais on a aussi quelques atouts dans notre manche que l'on veut dévoiler à la Coupe du monde", prévient-il encore. "Le but est de montrer ce nouveau visage que l'on attend depuis longtemps."
En titularisant pour la troisième fois de son mandat Wesley Fofana et Gaël Fickou au centre, en testant l'athlétique Bernard Le Roux en deuxième ligne et en lançant d'entrée Fulgence Ouedraogo et Yannick Nyanga, Saint-André a derrière la tête l'idée d'asphyxier les Roumains. Mais cela passera par un peu plus de discipline que face à l'Italie (16 pénalités) et une meilleure conservation de ballon, notamment dans les zones de ruck, pour préserver la vitesse de jeu. En somme, il faudra être propre sur les fondamentaux.
Saint-André a donc prévenu: hors de question de s'enferrer dans de stériles solutions individuelles pour briller. "Je ne veux pas 15 joueurs égoïstes qui ne jouent que pour eux", a-t-il martelé.
Une manière de rappeler aussi que la menace pour les Bleus mercredi viendra aussi de leur propre incurie.