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Le XV de France a effectué un sans-faute durant ses trois premiers matches de Coupe du monde, s'offrant jeudi le Canada (41-18), et tourne désormais toute son énergie vers la "finale" de la poule D contre l'Irlande, étiquetée avec malice comme ultra-favorite.
+ Les feux au vert
Jusque-là, tout va bien pour les Bleus, qui ont pris 14 points sur 15 possibles en trois matches et sont virtuellement qualifiés pour les quarts de finale. Jeudi soir face au Canada, 18e nation mondiale, les Français ont rendu une copie assez inégale mais suffisamment maîtrisée pour glaner un point de bonus offensif important.
"On a un pourcentage au but de bonne qualité, on est bon en conquête", s'est félicité le sélectionneur Philippe Saint-André. "On est bien en fin de première mi-temps, en fin de match. On a un groupe qui vit bien. Il y a plein de petits détails qui font que l'on est bien mieux que les trois dernières années. Et on n'a pas de blessés. Donc on est dans les objectifs qu'on s'était donnés".
Mais l'entraîneur a aussi noté le gros trou d'air à la demi-heure de jeu qui a été puni de deux essais coup sur coup des Canadiens. "On a eu quatre-cinq minutes de relâchement qui, contre toute nation dans le rugby mondial, nous coûte cher", a-t-il déploré vendredi. Contre l'Irlande dimanche 11 octobre à Cardiff, pour le match qui déterminera qui prendra la première place du groupe et évitera les All Blacks en quarts de finale, toute saute de concentration pourrait être encore plus cruelle.
+ "Les Irlandais sont fantastiques"
Cela va être le thème de la semaine, décliné à toutes les sauces. Les Bleus sont agacés d'entendre la presse rabâcher que l'Irlande, vainqueur des deux derniers Tournois des six nations et contre qui ils n'ont jamais gagné sous la férule de PSA (2 nuls, 2 défaites), est supérieure. Dès jeudi soir, le deuxième ligne Pascal Papé a donné le ton.
"L'Irlande est largement favorite, ils sont bien meilleurs que nous", a-t-il ironisé. "Une équipe, quand elle prend le même nombre de points que nous contre la Roumanie (victoire avec bonus, ndlr), dont on dit qu'elle a fait un match excellent, parfait", a-t-il poursuivi dans son style mordant. "On sera challengers et c'est un rôle qui nous va bien aussi. J'espère qu'on aura l'occasion de vous prouver que vous connaissez le rugby mais, quand même, moins que nous", a-t-il lancé aux journalistes.
Vendredi midi, Papé a été rejoint par Saint-André. "Apparemment, (les Irlandais) ont été exceptionnels contre la Roumanie, ils ont fait un rugby de rêve, ils sont fantastiques, beaux, costauds, ils jouent en vert", a grincé le sélectionneur avant de préciser sa pensée.
"On a fait deux matches nuls, perdu à domicile en loupant une pénalité à 25 mètres face aux poteaux au Stade de France (20-22 en 2014) et, sur ce Six nations, on marque un essai, eux pas, et on perd le match de peu (11-18). Donc je ne pense pas que la différence est aussi énorme que les gens peuvent le dire."
Les leviers de motivation sont donc tout trouvés pour PSA durant les 8 jours à venir. "Ce qui est important pour nous, c'est de ne pas jouer ce match dans nos têtes durant ces jours-là mais de garder toute cette énergie positive, tout l'enthousiasme que dégage ce groupe, pour ce match à Cardiff", prévient-il toutefois.
+ Encore une aile en question
Contre l'Irlande, l'équipe alignée au départ jeudi contre le Canada sera probablement reconduite dans sa majorité, à quelques retouches près. Le puissant N.8 Louis Picamoles devrait retrouver la troisième ligne à la place de Bernard Le Roux, tout comme l'ailier Noa Nakaitaci.
Une interrogation demeure à l'aile laissée vacante par la blessure de Yoann Huget. Jeudi soir, le novice Rémy Grosso et l'habituel arrière Brice Dulin passaient un test grandeur nature. Mais Saint-André est resté très évasif sur leurs prestations.
"Ce qui m'a plu, c'est la performance collective", a-t-il évacué, avant de "féliciter" Grosso pour sa première sélection qui s'est accompagnée d'un essai. "Tout va bien pour lui", a ajouté Saint-André.
"Vous avez beaucoup de questions, c'est sûr. J'ai des idées, certaines réponses", a-t-il encore éludé, en évoquant "des choses intéressantes sur l'aspect défensif". Sans doute l'encadrement a-t-il encore besoin de temps pour trancher cette incertitude, la seule d'une semaine bien chargée.