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Le manager du XV de France Philippe Saint-André a façonné une équipe coureuse et joueuse pour tenter d'épuiser la Roumanie mercredi, opérant 13 changements afin de doubler la mise en ce début de Coupe du monde.
Au sur-lendemain d'une encourageante victoire contre l'Italie (32-10) à Twickenham, Saint-André a sans surprise décidé de tout chambouler. D'abord une nécessité.
"On va jouer une équipe fraîche quatre jours après un match haute intensité contre l'Italie", souligne ainsi le manager, en rappelant avoir constitué son groupe de 31 pour la Coupe du monde "pour avoir deux équipes compétitives pour les deux premiers matches de cette Coupe du monde."
Face aux très modestes mais solides "Chênes" roumains, dont la densité physique est paraît-il un des principaux atouts, Saint-André a convoqué des joueurs capables de les essorer.
"Je ne vais pas dire le +game plan+ (plan de jeu, ndlr), a-t-il rétorqué à un imprudent journaliste osant lui en faire la remarque. "En plus tous les Roumains parlent français... On a une équipe compétitive et adaptée à la Roumanie."
Il ne faut cependant pas être un éminent spécialiste pour deviner qu'avec les retours de Wesley Fofana, Gaël Fickou au centre, Yannick Nyanga, Fulgence Ouedraogo en troisième ligne ou encore Bernard Le Roux, titularisé en deuxième ligne avec Alexandre Flanquart, l'idée générale est de plonger à un moment ou un autre les adversaires dans le rouge.
- "Intensité et férocité" -
"On sait qu'ils sont denses. On veut essayer de les déplacer", confirme ainsi Ouedraogo. "Ils sont très solides dans le défi physique. On sait que si on tient bien le ballon et qu'on est précis, on trouvera des solutions."
Si +PSA+ ne souhaite pas trop s'étendre sur le sujet, peut-être est-ce aussi pour que ses joueurs n'oublient pas qu'il est inutile de multiplier les passes et initiatives, si c'est pour zapper "l'affrontement". L'ancien ailier a d'ailleurs allègrement envoyé valdinguer un journaliste semblant lui reprocher sa rhétorique guerrière, au détriment "de la vitesse", de la "finesse", des "sensations".
"Ah oui, ça se voit que vous avez joué au rugby pour dire ça. Le rugby reste un sport de combat collectif", assène-t-il. "Si on ne met pas l'intensité et la férocité dans le combat, on peut passer à travers."
En ce sens, la reconduction de Louis Picamoles en N.8, l'un des deux rescapés du match contre l'Italie avec Noa Nakaitaci, paraît logique. La massive première ligne comprenant Uini Atonio, Vincent Debaty et le talonneur et capitaine Dimitri Szarzewski, devra aussi permettre de fixer les Roumains.
Dans les lignes arrières, Brice Dulin et Sofiane Guitoune se voient donner une deuxième chance après une prestation très mitigée, surtout en défense, contre l'Angleterre à Twickenham (défaite 19-14) en match de préparation.
Dulin retrouve d'ailleurs le N.15, son poste de prédilection, après avoir été testé à l'aile. Le Racingman, poussé en tribunes par Scott Spedding et sa botte longue distance, devra montrer qu'il est redevenu un concurrent à part entière.
- "Pas 15 joueurs égoïstes" -
Le jeu sera orchestré par Morgan Parra et Rémi Tales, qui suppléent les Toulonnais Sébastien Tillous-Borde et Frédéric Michalak, titulaires des trois dernières rencontres. Le Clermontois et le Castrais n'avaient plus débuté ensemble depuis la tournée en Australie en juin 2014.
On surveillera aussi la prestation de Bernard Le Roux en deuxième ligne. Habituellement flanker, il a plusieurs fois été testé dans la cage en cours de match. Cette fois, c'est le grand test.
"On connaît sa qualité de déplacement, sa force de pénétration, c'est un bel athlète, il n'a aucun problème de jouer 2e ligne et de finir le match 3e ligne", a appuyé Saint-André.
Le manager a enfin prévenu ses troupes: il sera d'abord question de "performance collective" mercredi. "Je ne veux pas 15 joueurs égoïstes qui ne jouent que pour eux", a-t-il averti, échaudé par un souvenir personnel de défaite en 1990 contre la Roumanie à Auch (12-6).
"On peut gagner contre n'importe qui mais on fait attention à toutes les équipes, dont la Roumanie", a-t-il ainsi soufflé.
Le XV de départ:
Dulin - Guitoune, Fickou, Fofana, Nakaitaci - (o) Tales, (m) Parra - Ouedraogo, Picamoles, Nyanga - Flanquart, Le Roux - Atonio, Szarzewski (cap), Debaty
Remplaçants: Kayser, Ben Arous, Mas, Maestri, Chouly, Kockott, Michalak, Bastareaud