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Le XV de France, fraîchement débarqué en Angleterre, ne veut penser qu'à lui-même avant d'attaquer sa Coupe du monde contre l'Italie samedi, un impératif pour évacuer une pression extérieure prégnante et grandissante.
Si les 31 Bleus retenus pour la compétition n'avaient pas encore pris conscience que la Coupe du monde avait bien commencé, la haie d'honneur formée par les quelques 200 personnes venues les encourager à l'entraînement leur a brutalement rappelé.
L'environnement du XV de France bruisse d'une nouvelle vie, comme soudainement électrisé par l'événement, rompant enfin avec le plaisant mais monotone ronronnement des deux mois de préparation estivale.
"Quand on a pris l'avion pour l'Angleterre samedi, je crois qu'on a passé un cap en termes de concentration, d'excitation", résume le deuxième ligne Pascal Papé. "Ca y est, on est vraiment dans une semaine de compétition, c'est ce qu'on attend tous depuis quatre ans."
Les quelques joueurs sélectionnés pour passer devant la presse l'ont aussi noté, le parterre de journalistes agglutinés dans leur hôtel au charme suranné et très british est plus fourni qu'à l'accoutumée.
"La pression, ça sert à rien de s'en mettre davantage", glisse encore Papé. "Mais déjà, on commence à l'avoir quand on vous voit aussi nombreux, on sait qu'on est passé en formule Coupe du monde."
- "Positiver le moment" -
Cette "pression" est probablement le principal écueil dans la semaine des Bleus et les éléments les plus expérimentés du groupe, parmi lesquels le capitaine Thierry Dusautoir mais aussi ses lieutenants (Pascal Papé, Dimitri Szarzewski, Frédéric Michalak...), vont s'attacher à l'évacuer au maximum.
"Ce qui est important pour le groupe, c'est de ne pas trop se jouer le match dans la semaine", souligne le manager Philippe Saint-André qui a concocté un programme "plus léger", axé sur la récupération. "Il faut bien se préparer mais ne pas avoir trop de pression extérieure, se concentrer sur notre niveau, nos qualités, notre discipline contre les Italiens", renchérit-il.
"Il faut positiver le moment, se dire qu'on est des privilégiés, qu'on a de la chance", abonde Papé. "Il faut prendre son pied un maximum car il n'y a que ça de vrai, on fait ce métier pour ça. Ca ne sert à rien de rentrer sur le terrain avec la boule au ventre, ça serait con."
Du côté de l'encadrement, on assure aussi être entré dans une bulle, focalisé sur la première échéance à Twickenham.
"A part l'Italie, l'équipe de France, la Coupe du monde, je ne sais pas ce qui se passe dans notre vieux monde", plaisante ainsi Saint-André, qui depuis l'arrivée samedi après-midi à Croydon, au sud de Londres, est déjà à pied d??uvre.
- L'ossature reconduite -
"Il n'y aura pas énormément de changements", confirme-t-il. "L'équipe (samedi) sera assez similaire à celle contre l'Ecosse."
Il faudra encore "affiner" en fonction des "petits pépins" physiques du centre Wesley Fofana (ischio-jambiers) et de l'ailier Noa Nakaitaci (adducteur), titulaires contre le XV du Chardon, ainsi que du talonneur Dimitri Szarzewski (épaule), remplaçant. Les trois ont d'ailleurs dû se contenter de courir sur le côté dimanche, lors de la séance dans le cadre bucolique de la Trinity School.
Et "quatre joueurs connaissent déjà leur sort" parmi les 31: ils ne joueront pas contre l'Italie mais débuteront face à la Roumanie le 23 septembre, soit 4 jours après le match d'ouverture. Ceux-là ont déjà un travail vidéo spécifique sur les "Chênes" roumains.
Dans le même temps, à une quarantaine de kilomètres de là, également au sud de Londres, l'équipe Italie a également pris ses quartiers dimanche. Avec la même motivation.
"La France est l'équipe que nous devons battre, ça ne sert à rien de tourner autour du pot", confirme le demi de mêlée Edoardo Gori. "Ce premier match arrive très vite et ça va être un défi passionnant." Des deux côtés.