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Le XV de France est virtuellement et à moins d'un incroyable concours de circonstance qualifiée pour les quarts de finale de la compétition, une réussite qui masque en réalité une copie inégale rendue contre le Canada (41-18) jeudi à Milton Keynes.
Mission accomplie. En seulement trois matches et autant de victoires, après celles glanées contre l'Italie (32-10) et la Roumanie (38-11), le XV de France a quasiment composté son billet pour le grand frisson des matches à élimination directe, à la faveur de ce succès assorti du point de bonus offensif. Seule une complexe et purement théorique équation mathématique à trois empêcherait la France de rejoindre le tableau final.
Les quarts se dérouleront à Cardiff les 17 ou 18 octobre, très probablement contre la Nouvelle-Zélande ou l'Argentine. Le nom de l'adversaire se décidera en grande partie dimanche 11 octobre, pour le choc décisif de clôture de la poule D entre les Bleus et l'Irlande, également au Millennium Stadium de la Principauté galloise.
Evidemment le but sera de l'emporter face à l'Irlande pour éviter les terribles All Blacks. Et au vu de la prestation mi-figue mi-raisin débitée jeudi soir contre les Canucks, surement les Bleus n'auront pas envie de se frotter tout de suite aux champions du monde en titre.
- Bonus tardif -
Car si cette partie face aux Canadiens servait de répétition générale au grand raout face au XV du Trèfle - une équipe que le sélectionneur Philippe Saint-André n'a jamais battue - les partenaires de Thierry Dusautoir ne se seront pas forgés beaucoup plus de certitudes.
La victoire fut en effet bien longue à se dessiner. A l'heure de jeu, le capitaine Thierry Dusautoir en était encore à demander à son buteur Frédéric Michalak d'assurer en bottant une pénalité qui pouvait être jouée à la main. Et le quatrième essai, synonyme de bonus, ne fut inscrit qu'à 13 minutes du coup de sifflet final, à force de ballons portés, le remède miracle des Bleus.
On ne sait si la passion des ronds-points qui frappe la ville nouvelle de Milton Keynes a inspiré les Français, mais souvent ceux-ci ont semblé tourner en boucle face à une défense canadienne valeureuse et plutôt accrocheuse, dans le jeu au sol notamment.
Car on attendait ce XV de France considérablement renforcé bien meilleur sur les zones d'affrontements que l'équipe bis alignée face à la Roumanie huit jours auparavant. Il y eut certes du mieux, mais encore une fois, sur plusieurs actions, les soutiens offensifs ont tardé à venir épauler les porteurs de balle, tuant plusieurs initiatives.
On a même vu la mêlée française, si supérieure en puissance, plusieurs fois pénalisée par l'arbitrage pointilleux de l'Anglais JP Doyle. Et c'est sans parler quatre minutes d'oubli total en défense qui ont coûté deux essais coup sur coup aux Bleus à la demi-heure de jeu. De quoi faire blêmir le sélectionneur Philippe Saint-André qui aura encore du grain à moudre durant les jours à venir.
- Grosso, un oubli et un essai -
Bref, les fondamentaux n'ont pas toujours été au rendez-vous et plusieurs fois le match a menacé de sombrer dans l'ennui.
Pourtant l'entame tonitruante marquée par un essai de Wesley Fofana (son 13e en Bleu) magnifiquement servi d'une chistera par Frédéric Michalak, laissait présager d'un succès emballé vite fait bien fait.
Les Bleus ont même poussé leur avantage à 17-0 après un essai en force de Guilhem Guirado à la suite d'un ballon porté.
Puis patatras ! Victimes d'une grosse saute de concentration, à l'image de ce renvoi oublié par l'ailier Rémy Grosso qui vivait sa première sélection, les hommes de Dusautoir encaissaient deux essais, en bout de ligne par DTH Van der Merwe, puis en force par le talonneur Aaron Carpenter.
Voyant leur avantage fondre (17-12), ils daignaient réagir par...un ballon porté, aplati par le pilier Rabah Slimani.
A 24-12 à la pause, les Bleus auraient dû ensuite tuer le match face à la 18e nation mondiale. Mais, trop attentistes, brouillons et maladroits en attaque, parfois désorganisés, ils subissaient durant une bonne vingtaine de minutes, avant enfin de reprendre le contrôle et de décrocher le point de bonus par un essai de Pascal Papé, puis de sceller le score par Grosso. Mais jusque-là, tout va bien.