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Stephen Larkham a mis entre parenthèse certaines rivalités ancestrales en Australie pour intégrer l'encadrement des Wallabies aux côtés de Michael Cheika et apporter sa longue expérience de grand joueur.
Un vrai meneur. Buste droit, regard clair, protégé par son éternel casque, "Bernie" Larkham a éclairé le jeu des Wallabies entre 1996 et 2007.
Capable de jouer à l'arrière ou au centre, c'est surtout sous le maillot N.10 qu'il s'est illustré, empilant 102 sélections, avec comme point d'orgue un titre mondial en 1999 (victoire face à la France 35-12) et une finale en 2003 (défaite face à l'Angleterre 20-17). Avec à chaque fois son "associé" à 79 reprises, le demi de mêlée George Gregan.
Mais ce pedigree ne l'incite pas pour autant à jouer les anciens combattants. "Il n'y a pas beaucoup de similitudes. Le jeu a beaucoup changé, c'était en 1999, 2003", relativise-t-il en ajoutant dans un sourire que "la meilleure équipe des Wallabies est évidemment l'actuelle".
Stephen Larkham a suivi de près l'évolution du jeu depuis son poste principal; il est entraîneur en chef des Brumbies, la franchise de Canberra engagée dans le Super Rugby, le championnat des provinces de l'hémisphère sud.
Un poste prestigieux, qui ne l'a pas empêché d'intégrer l'été dernier l'encadrement des Wallabies comme entraîneur en charge des lignes arrières et adjoint du sélectionneur Michael Cheika, lui même en charge des Waratahs, la franchise de Sydney, rivale des Brumbies. A lui la dimension créative, quand Cheika apporte son style direct et physique.
-"Tous sur la même embarcation"-
"On ne se considère pas comme coach des Waratahs ou coach des Brumbies, a raconté Larkham au Sydney Morning Herald. On est tous sur la même embarcation. J'ai une responsabilité, comme tous les autres entraîneurs. Mais 'Cheik' a le dernier mot et cela fonctionne bien."
Larkham cherche donc des solutions face aux systèmes de défense proposés par l'adversaire. Il avait ainsi repéré quelques espaces au large dans la muraille de l'Argentine, à la base de deux des quatre essais inscrits en demi-finale (29-15). Et notamment du deuxième, marqué par l'ailier Adam Ashley-Cooper après une longue passe de l'ouvreur Bernard Foley.
"Je crois que tous les essais qui ont été marqués cette année viennent de mon travail, plaisante-t-il avant d'ajouter plus sérieusement: "c'était une combinaison que l'on avait répétée depuis plusieurs semaines et il l'a juste appliquée au bon moment sur le terrain."
Plus globalement, Larkham semble apprécier les progrès des Wallabies. "Je pense que la chose la plus importante que l'on ait apportée à cette équipe c'est un peu plus de structure au jeu, avance-t-il. Notre plan de jeu, nos combinaisons évoluent semaine après semaine et depuis que 'Cheik' est aux commandes il y a une direction très claire qui est prise".
Reste à graver ces progrès dans le marbre avec un titre de champion du monde, seize ans après le triomphe de 1999 face à la France. Cette fois, l'adversaire sera une vieille connaissance: les All Blacks.
Stephen Larkham s'est abîmé une nouvelle fois les yeux sur cet ennemi particulier, qu'il a affronté 21 fois comme joueur et déjà deux fois comme entraîneur-adjoint. Les Australiens l'avaient emporté (27-19) le 8 août dernier à Sydney, avant de s'incliner lourdement à Auckland (41-18). A quoi rassemblera la finale de samedi?
"J'aimerais avoir une boule de cristal pour pouvoir vous répondre, lâche Larkham. Tout ce que je peux vous dire, c'est que les matches contre la Nouvelle-Zélande peuvent parfois être débridés. On y va avec notre plan de jeu et après ça dépendra des conditions, de l'arbitrage et des erreurs qui seront faites."