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L'Angleterre s'est offert une sortie en fanfare, samedi à Manchester, avec dix essais contre l'Uruguay (60-3), une semaine après son élimination de "sa" Coupe du monde dès le premier tour.
Au départ, ce match idéalement placé devait servir à assurer la promotion du rugby dans le Nord de l'Angleterre, acquis au football et au cousin du XIII. Mais, le jour de la finale de la Super League de XIII, à quelques kilomètres de là, à Old Trafford, le Manchester City Stadium n'a pas sonné comme un jour de fête avec plus de 4000 places libres...
A l'échauffement déjà, les premiers spectateurs arrivés avaient réservé un accueil mi-figue, mi-raisin au XV de la Rose. Certains ont sifflé, d'autres ont applaudi.
En revanche, quand les photos de l'encadrement anglais se sont affichées sur l'écran géant, la foule a été unanime et les sifflets ont résonné dans le stade. Stuart Lancaster, se réservant la part du lion.
Il faut dire que la semaine a été cauchemardesque pour les patrons du XV de la Rose. Déjà, il a fallu tenter de digérer l'élimination dès la phase de poule, du jamais vu pour une nation hôte, ensuite, il a fallu faire face aux rumeurs et aux sanctions.
Vendredi, les entraîneurs-adjoints Andy Farrell et Graham Rowntree ont été sanctionnés pour avoir approché les arbitres à la mi-temps de la défaite contre l'Australie (33-13) le 3 octobre. Pas très grave, mais dans le contexte, l'affaire a eu bonne place dans les pages sportives de la presse britannique.
Ensuite, Lancaster a dû répondre aux rumeurs faisant des Sud-Africains Nick Mallett ou Jake White son successeur. La Fédération anglaise (RFU) a démenti pour Mallett, White a nié pour lui-même. "Un processus clair va commencer une fois le tournoi de l'Angleterre achevé et cela commencera par une analyse", a expliqué la RFU.
Pour couronner le tout, en finale de la Super League, Wigan, dans la banlieue de Manchester a perdu contre Leeds. C'est dire si le public mancunien avait besoin d'un bon match.
-Triplés d'Easter et Nowell-
Les Anglais ont évidemment largement dominé. Mais, face à l'agressivité des Uruguayens, le XV de la Rose n'a pas été flamboyant.
Il y a eu quelques beau mouvements, un essai spectaculaire d'Anthony Watson (8), puis deux autres, plus traditionnels, de Nick Easter à la conclusion d'un maul pour le premier (18) puis d'une percussion (21-3, 23).
Après, plus grand-chose jusqu'à la mi-temps. Le public s'est réchauffé par une ola et trois-quatre "Swing low, swing charriot" et a encouragé un avion en papier parvenu sur le terrain.
De leur côté, les hommes de Lancaster, bien qu'entreprenants, ne réussissaient plus à trouver la faille.
Alors que tout le public n'était pas encore revenu des bars après la pause, Watson inscrivait le quatrième essai anglais (26-3, 42).
L'Angleterre faisait le forcing et se voyait récompensée par un essai d'Henry Slade qui battait tout le monde à la course sur un coup de pied uruguayen contré (55), Jack Nowell filait lui aussi dans l'en-but (58). Easter inscrivait un triplé (61) et recevait une ovation, tout comme Owen Farrell lors de sa sortie et Mike Brown lors de son entrée.
Nowell concluait la soirée par un triplé (69, 73) et un essai de pénalité (80).
Voilà... C'est ainsi que s'acheva le Mondial des Anglais, qui s'offrirent quand même un tour d'honneur, sous les applaudissements. Ils vont maintenant rentrer chez eux pour soigner leurs égos et leurs maux de tête. Doucement comme dans la chanson.