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L'Afrique du Sud a facilement ravi la 3e place de la Coupe du monde en maîtrisant sans trembler une équipe d'Argentine encore une fois trop prodigue (24-13), vendredi au stade Olympique de Londres.
S'il y avait eu un doute après les avoir vu frappés d'une amère déception samedi dernier, les Springboks ont donc pris au sérieux ce match sans grand piquant attribuant une très virtuelle place sur un très hypothétique podium.
Ils terminent donc à la même position qu'en 1999, en conclusion d'une édition 2015 bien chaotique si l'on se rappelle qu'elle avait commencé par une humiliation sans précédent face au Japon (34-32) à Brighton.
Entre-temps, le sélectionneur Heyneke Meyer, en campagne pour un nouveau mandat, a eu la satisfaction de voir son groupe se resserrer pour finalement sortir de sa poule en première position, battre les Gallois en quarts au terme d'un match au couteau (23-19) et finalement échouer d'un rien contre les All Blacks en demi-finales (20-18).
Cet épilogue heureux aura eu au moins le mérite d'offrir une sortie très honorable au deuxième ligne Victor Matfield, figure totémique des Boks (38 ans, 126 sél.), et au troisième ligne Schalk Burger (32 ans, 85 sél.).
Ces deux leaders de combat ont pu voir éclore une génération prometteuse, à l'image de la deuxième ligne Lood de Jager-Eben Etzebeth, mais aussi de l'ouvreur Handre Pollard, auteur de 14 points vendredi soir. 2019 leur appartiendra.
-Hourcade en larmes-
Les Pumas, qui avaient largement fait tourner pour ce match, n'égaleront pas leur meilleur résultat en Coupe du monde et une 3e place lors de l'édition 2007.
Le sélectionneur Daniel Hourcade, aperçu en larmes après l'élimination en demies face à l'Australie (29-15), aura cependant de bonnes raisons de croire à un avenir radieux. Lui qui affirmait faire du Mondial-2019 son véritable objectif aura vu s'affirmer quatre ans plus tôt des talents à toutes les lignes, du talonneur Julian Montoya à l'ailier Santiago Cordero, du deuxième ligne Tomas Lavanini au troisième ligne Facundo Isa.
En pratiquant un jeu ouvert et ambitieux, les Pumas ont séduit. Mais il leur manque encore la subtile alchimie qui leur permettra de remporter les matches couperets.
Cela s'est encore illustré vendredi face à des Springboks agissant avec bien plus de discernement, capables de sortir de leur camp par du jeu au pied, de relancer ou non à la main, de se consommer ou non dans les rucks. Longtemps les Pumas ont tenu le ballon, multipliant les passes mais s'exposant ainsi aux contres ou à leurs propres erreurs.
-Habana manque le coche-
Cette stratégie totalement assumée par Hourcade a, comme en demi-finale, été déjouée. L'ailier sud-africain JP Pietersen aplatissait dès la 6e minute et à la mi-temps, les Springboks menaient 16-0.
Ils poussaient même leur avantage à 21-3 sur un essai d'Etzebeth (43e), conclusion d'un ballon perdu par les Argentins dans leurs 22 m. En face, les Pumas n'ont alimenté le score que par deux pénalités de Nicolas Sanchez, qui terminera sans doute meilleur réalisateur de la compétition avec 97 points au total.
Un essai à la dernière seconde après une intense séance de pilonnage du pilier Juan Pablo Orlandi est tout de même venu sauver l'honneur argentin.
L'issue de la rencontre n'ayant guère fait de doute, le seul enjeu devenait de savoir si l'ailier sud-africain Bryan Habana allait entrer dans l'histoire en inscrivant un 16e essai en carrière en Coupe du monde, dépassant ainsi le Néo-Zélandais Jonah Lomu (15).
Le Toulonnais (32 ans, 116 sél) a beaucoup essayé, en vain, à l'image d'un essai refusé à la 10e minute et d'un en-avant dans l'en-but à la 29e, avant de sortir à la 67e minute. Cela restera surement comme la seule frustration d'un match maîtrisé de A à Z par les Boks.