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Le XV de France, défait par l'Irlande dimanche (24-9) à Cardiff lors de son dernier match de poule, devra encore une fois recourir à l'exploit face aux terribles All Blacks, samedi prochain en quarts de finale de Coupe du monde.
C'est une nouvelle page de la longue et légendaire histoire entre la France et la Nouvelle-Zélande en Coupe du monde qui s'écrira donc samedi (21H00 françaises) sous le couvercle du Millennium Stadium de Cardiff.
Battu par le XV du Trèfle dimanche, le XV de France termine en effet à la deuxième place de son groupe D, synonyme d'angoissantes retrouvailles avec les tenants du titre néo-zélandais, quatre ans après l'étouffante finale de Coupe du monde perdue à l'Eden Park d'Auckland (8-7).
On se demande bien quelle recette-miracle les Bleus pourront appliquer pour bouleverser tous les pronostics contre une équipe qui règne sans partage sur la planète ovale depuis des années maintenant. Apparus courageux mais imprécis dimanche, ils semblent avoir bien peu de choses à opposer à la formation emmenée par Richie McCaw, même si celle-ci n'a pas encore tourné à plein régime depuis le début de la Coupe du monde.
Samedi, à la veille d'affronter le XV du Trèfle, le capitaine des Bleus Thierry Dusautoir rétorquait que les statistiques n'éclairaient que le passé et ne présageaient en rien de l'avenir.
- Une histoire légendaire -
Peut-être se remémorait-il à cet instant sa partition majuscule rendue il y a 8 ans maintenant, face aux All Blacks en quarts de finale de Coupe du monde également dans la capitale galloise. A l'époque des Bleus mal en point avaient créé un invraisemblable exploit en renversant les Néo-Zélandais 20 à 18.
Un terrible échec pour McCaw et consort qui a longtemps hanté la psyché All Blacks et les incite à une méfiance accrue quand il s'agit de défier des Bleus dos au mur.
Si le XV de France n'a gagné que 12 fois en 55 matches contre les All Blacks, s'il reste sur 8 défaites de rang dont 4 sous le mandat du sélectionneur Philippe Saint-André en 2013, peut-il encore sublimer son destin ? Et inscrire au Panthéon des matches mythiques des Bleus la date du 17 octobre 2015, aux côtés du 6 octobre 2007, ou encore du 31 octobre 1999 et cette mythique demi-finale soufflée 43 à 31 à la barbe de Néo-Zélandais pantois ?
Difficile d'y rêver cependant au vu de la copie désarticulée débitée dans la cocotte d'un Millennium Stadium bourré à craquer.
- L'Irlande maîtrise -
Il était dit qu'avec du temps pour se préparer, comme c'est le cas depuis trois mois, ce XV de France biberonné aux déceptions depuis plus de trois ans aurait les ressources pour rivaliser avec les meilleurs. Raté face à l'Irlande, la principale puissance du continent depuis deux ans, qui a fait preuve d'une exceptionnelle maîtrise collective après avoir perdu sur blessure son meilleur joueur Jonathan Sexton (25e), son capitaine Paul O'Connell (40e) et son excellent troisième ligne Peter O'Mahony (55e).
Les Bleus, eux, ont surtout fait jouer leurs gros bras et leurs coups de boutoir pour marquer au fer rouge des adversaires qu'ils n'avaient plus battus depuis 2011.
Cette débauche d'énergie et cette folle intensité, propre aux derniers France - Irlande, n'a au final pas donné grand-chose tant les Français se sont montrés approximatifs sur leurs ballons (18 perdus en route).
Encore au contact à la pause, seulement menés 9 à 6, les Bleus ont ensuite énormément subi. Retranchés dans leur camp, ils ont encaissé un essai de Rob Kearney (49) puis un second de Conor Murray (71), sans jamais être en mesure de revenir.
Ce match sans éclat casse la dynamique instaurée après cinq victoires consécutives (deux en matches de préparation, trois en Coupe du monde) et resuscite les doutes sur les capacités de cette équipe à se mettre à la hauteur du gratin mondial.
A l'inverse, l'Irlande peut légitimement nourrir l'ambition de franchir enfin le cap des quarts de finale, en se mesurant à l'Argentine dimanche prochain. A cette date, les Bleus seront peut-être en train de boucler leurs valises ou de savourer un immense succès fondateur.